"C'est un début d'année dynamique pour nous. Tout cela est de bon augure", a déclaré à l'AFP la directrice financière du groupe, Hélène de Tissot.

Le numéro deux mondial des spiritueux ne fournit pas de prévisions chiffrées pour l'ensemble de l'exercice 2022/23, qui sera clos fin juin 2023, maintenant les investisseurs dans le flou.

Vers 10H40 (08H40 GMT) à la Bourse de Paris, le titre perdait 1,67% à 177 euros dans un CAC40 quasi stable.

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"On pense qu'on va avoir une croissance du chiffre d'affaires dynamique" sur les différents marchés, avance Mme de Tissot.

Elle note que l'environnement restera "complexe", notamment du fait de la flambée du coût de l'énergie, et que la base de comparaison sera moins favorable que lors de l'exercice précédent, synonyme de rebond post-crise sanitaire.

De juillet à septembre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros (presque autant en francs), en hausse de 22%, selon un communiqué.

La maison mère du whiskey Jameson, de la vodka Absolut, du cognac Martell et du champagne Perrier-Jouët fait mieux qu'attendu par les analystes interrogés par Bloomberg et Factset.

Les ventes progressent de 11% hors effets de périmètre et de changes.

Le groupe vend plus de bouteilles, et plus cher: "L'effet prix est fort, dû aux augmentations de prix de l'année dernière ainsi qu'aux nouvelles augmentations déjà mises en oeuvre cette année notamment aux Etats-Unis".

Rebond dans les aéroports

Les dynamiques en Europe sont "bonnes", "avec une excellente saison touristique qui a soutenu la demande" dans les bars, restaurants et discothèques.

Du fait de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, les marchés russes et ukrainiens font logiquement exception. La baisse y est "marquée", selon la multinationale française qui ne donne pas de chiffre.

Sur place, "notre activité est réduite au minimum", dit Mme de Tissot.

Au premier trimestre 2022/23, la part globale de l'Europe dans le chiffre d'affaires du groupe a diminué, passant à 26,1%, contre 29,2% un an auparavant. Avant la guerre, la Russie était un des moteurs de la croissance en Europe, où les ventes se tassaient voire reculaient en France ou en Espagne.

Face aux incertitudes sur la continuité de l'approvisionnement en électricité et gaz, dans un contexte d'inflation galopante et d'instabilité géopolitique, "nous gérons au mieux notre planning de production, en anticipant tout ce qui peut l'être", notamment en matière d'embouteillage, explique la directrice financière.

La vente dans les aéroports (travel retail), qui avait plongé avec la crise sanitaire, "poursuit son rebond". Elle est "en voie de générer une rentabilité équivalente à la période pré-Covid", est-il précisé dans une présentation destinée aux investisseurs.

En parallèle, Pernod Ricard continue d'élargir son périmètre, avec des participations au capital de "sociétés qui sont pour nous très prometteuses et exposées au marché américain, notre premier marché", remarque Mme de Tissot.

Ce mois-ci, le groupe a annoncé augmenter "significativement sa participation minoritaire dans le portefeuille de vins et de spiritueux super-premium de Sovereign Brands", qui compte le vin effervescent Luc Belaire et des rhums caribéens commercialisés sous la marque Bumbu.

Sovereign Brands "a actuellement l'une des plus fortes croissances du secteur", fait valoir Pernod Ricard qui en attend une hausse "d'environ 3% du résultat opérationnel courant (...) sur une période de 12 mois".

Le groupe a aussi annoncé l'acquisition d'"une participation majoritaire dans Codigo 1530, une gamme de téquilas ultra-premium et prestige".

Début septembre, il avait souligné que son exercice 2021/22 avait été "historique" avec un chiffre d'affaires franchissant pour la première fois les 10 milliards d'euros et une marge opérationnelle record de 28,3%.

A
ats