A terme, l'enveloppe globale pourrait atteindre jusqu'à 25 millions de francs, dont 12 millions de nouvelles dépenses, a indiqué jeudi Valérie Dittli, la conseillère d'Etat en charge du dossier viticole.

Devant la presse dans un caveau de Bonvillars, la ministre a souligné "les difficultés importantes" rencontrées par la branche, entre concurrence étrangère et aléas climatiques. "Le patrimoine viticole vaudois est en danger", a-t-elle affirmé.

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Initié par son prédécesseur Philippe Leuba, ce plan de relance vise notamment à remettre en question les huit AOC actuelles. "Il faut créer de la valeur par le terroir", a souligné Olivier Mark, président de la Communauté interprofessionnelle du vin vaudois (CIVV).

Il a pris l'exemple d'un consommateur alémanique lambda, dont la connaissance du vin vaudois se limite à "4-5 noms de villages". L'idée consiste ainsi à mieux positionner et promouvoir les différentes zones de production. Cela ne se fera pas sans "vifs débats" au vu de la diversité du vignoble vaudois et des impacts sur les vignerons, a reconnu M. Mark.

Un chef de projet sera nommé la semaine prochaine. Des consultations seront ensuite menées pour aboutir, dans une année, à la publication d'un rapport sur la nécessité ou non de remanier les appellations.

Favoriser la durabilité

Un deuxième volet du plan de relance porte sur la réduction de l'impact environnemental, par souci écologique et pour répondre aux attentes des clients. Les encaveurs seront encouragés à soumettre des projets qui suivent des objectifs de durabilité, et pour lesquels ils recevront des aides financières.

Une enveloppe de deux millions de francs sera consacrée à ces subventions. Les projets peuvent suivre plusieurs directions: rénovation d'une infrastructure énergivore, irrigation des parcelles avec l'eau du lac ou installation collective pour laver les bouteilles, a cité en exemple M. Mark.

Un soutien est aussi prévu aux viticulteurs via le plan phytosanitaire cantonal. Cela pourrait se faire, par exemple, par des aides pour acquérir des pulvérisateurs plus performants.

Vente en ligne centralisée

Le troisième axe du plan de relance prévoit une offensive marketing, par l'entremise de l'Office des vins vaudois (OVV). Son budget, financé par une taxe prélevée auprès de la branche, passera de trois à six millions de francs.

"Outre un travail sur la notoriété, nous voulons améliorer la performance commerciale des vins vaudois", a expliqué Benjamin Gehrig, directeur de l'OVV. Cela passe par la création d'un site internet, vaudvins.ch, qui sera officiellement lancé fin novembre.

Cette vinothèque en ligne permet une commercialisation centralisée des vins vaudois. Il y est possible de panacher sa commande en faisant son choix parmi plusieurs caves. Les livraisons se font dans les trois jours.

Hausse de la part de marché

Avec ces différentes mesures, les vins vaudois espèrent "reconquérir le coeur" des consommateurs, alémaniques surtout, a résumé Pascal Hottinger, à la tête de la Direction générale vaudoise de l'agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV). "Nous partons de loin et il faudra être patient", a-t-il toutefois prévenu.

Dans un marché suisse où les vins étrangers représentent 65% des ventes, la part des vins vaudois se monte à 8%. L'objectif consiste, pour 2023, à stopper l'érosion et à se maintenir à 8% de part de marché. Une hausse de 0,5 point par année est ensuite espérée.

A
ats