Mi-novembre, le Valais a lancé une vaste opération pour redonner le goût de la culture au public, qui a déserté - avec la pandémie et les nouvelles habitudes de consommation - les cinémas et les librairies. Jusqu'à Noël les séances de cinéma en semaine sont gratuites et les lecteurs reçoivent un 2e livre gratuit après l'achat du premier dans une librairie indépendante disposant d’un siège social en Valais ou membre de l’association Livresuisse.
Le patron de Payot, dont le siège est basé à Lausanne, est très vite monté au créneau, dénonçant une "inégalité de traitement" entre le Haut-Valais où les trois seules librairies appartiennent au groupe Orell Füssli/Thalia et le Valais romand, ainsi qu'une "distorsion de la concurrence". Mardi, Pascal Vandenberghe a franchi un pas de plus avec le dépôt de ce recours auprès du Conseil d'Etat.
Malgré la bienveillance de l'objectif, le gouvernement valaisan a dû rétropédaler et suspendre l'opération dans le Haut-Valais avant même qu'elle ne débute. Il avait annoncé le 23 novembre qu'il planchait sur une solution alternative pour que sa population germanophone puisse également profiter de cette offre de soutien.
On ne demande pas l'aumône
Une rencontre entre Pascal Vandenberghe et le chef de service de la culture du Valais Alain Dubois le 24 novembre n'a pas débouché sur un accord, rapporte Pascal Vandenberghe dans un communiqué. Le service culturel a pourtant proposé un "arrangement" qui aurait permis d'octroyer une compensation du canton à Payot et à Orell Füssli.
Payot a refusé en arguant que "nous ne sommes pas venus demander l'aumône, mais un traitement équitable", écrit le patron de l'enseigne qui possède 35% du marché suisse romand. En Valais, Payot est présent à Sierre, où il n'y a pas d'autres librairies, et à Sion.
Si le canton venait à confirmer sa position, le patron de Payot fera recours auprès du Tribunal cantonal, précise encore ce dernier. Dans l'intervalle, les librairies Payot du canton continueront d'offrir un deuxième livre à leurs clients, tout en prenant les frais à leur charge.
Pas de commentaires
Contacté, le service de la culture du canton du Valais ne "fait pas de commentaires sur une affaire en cours".