Après 2,5% cette année, la croissance du PIB vaudois ne devrait plus afficher que 1,4% en 2023. Cette décélération devrait toutefois être moins forte que pour l'ensemble de la Suisse et moins "drastique" que dans les autres pays de la zone euro, a estimé Claudio Bologna, chef de projet à Statistique Vaud, mardi lors d'une conférence de presse à Lausanne.

Selon lui, le canton pourra toujours compter sur son essor démographique pour maintenir une forte demande intérieure. Les exportations, si elles suivent la tendance des derniers mois, resteront aussi vigoureuses, en particulier dans l'horlogerie, la bijouterie/joaillerie et les appareils médicaux.

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"Un net ralentissement est attendu pour 2023, mais il faut rester confiant pour le canton de Vaud", a renchéri Patrick Zurn, responsable économique à la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie. Il a rappelé la diversité du tissu économique cantonal, "une force qui lui permet de résister plus facilement aux chocs, comme il l'a démontré souvent par le passé."

Toutefois, "la liste des incertitudes est longue et variée", a prévenu Patrick Zurn. Une liste où se mêlent inflation, remontée des taux d'intérêt, force du franc, crise énergétique ou encore, de manière plus globale, contexte géopolitique.

Convaincre les jeunes

Les différents représentants des secteurs économiques vaudois, présents mardi devant la presse, ont aussi tous insisté sur le problème du manque de main-d'oeuvre. Dans la construction, la pénurie est particulièrement marquée dans les métiers liés à la transition énergétique, par exemple pour la pose de panneaux solaires.

"C'est un véritable défi de trouver ce personnel qualifié", a reconnu Nicolas Tripet, responsable communication de la Fédération vaudoise des entrepreneurs. Selon lui, un important travail est nécessaire pour "promouvoir" ces métiers auprès des jeunes et de leurs parents. "Nous devons démontrer aux jeunes que s'ils souhaitent s'engager concrètement pour le climat, ils peuvent le faire en choisissant un métier dans la construction", a-t-il souligné.

Transition numérique en danger

Dans l'industrie, l'hôtellerie-restauration et de nombreux services, la pénurie de travailleurs constitue également une entrave à la bonne marche des affaires. Président du Groupement romand de l'informatique, Albin Baptista a pris l'exemple des entreprises informatiques, dont "huit sur dix n'arrivent pas à recruter le personnel dont elles ont besoin."

Il a jugé cette situation particulièrement "critique", sachant que beaucoup d'entreprises se trouvent dans une logique de numérisation de leurs activités. "Certaines entreprises, surtout les plus petites, n'arriveront pas à faire cette transition", faute de personnel qualifié, a-t-il prévenu.

A
ats