De mai à octobre, le secteur a enregistré 22,4 millions de nuitées, affichant une croissance de 21,9%, soit 4 millions de nuitées supplémentaires sur un an, selon les résultats provisoires de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publiés lundi. Leur nombre a baissé de 1,3% par rapport à la même période d'avant la pandémie. Sur les trente dernières années, le cru 2022 est toutefois le deuxième meilleur résultat après 2019.

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Les plus fortes croissances ont été observées en juin (+57,3%) et en mai (+37,5%). Le mois d'octobre a affiché près de 3,22 millions d'unités, soit une croissance de 11,1% en comparaison annuelle. Les paysages automnaux ont attiré davantage d'étrangers (+45%), quand les Suisses y ont été moins sensibles (-4,9%).

Au cours des six mois étudiés, la demande des locaux a reculé de 6% sur un an, totalisant 11,9 millions de nuitées. "Ce recul s'explique par le niveau historiquement haut de la demande de la clientèle suisse en 2021", expliquent les statisticiens fédéraux. Cette année, seul le mois de juin a affiché une augmentation (+6,9%) pour cette catégorie. Cependant, la pandémie a laissé des traces, incitant les Suisses à découvrir ou re-découvrir le pays: le nombre de nuitées est en hausse de 21,3% par rapport à la saison d'été de 2019.

La fin des restrictions liées au Covid-19 s'est ressentie dans l'envolée de la demande étrangère (+84,6%) sur un an. Tous les mois ont connu de fortes augmentations de nuitées, en particulier mai et juin (+250,7% et +240,1%), en raison d'une base de comparaison particulièrement basse l'an dernier. Là aussi, la pandémie a modifié les destinations: il manque près de 19% de nuitées par rapport à la saison estivale 2019.

Le Tessin snobé

La clientèle européenne a augmenté de 1,9 million de nuitées (+42%). Les Britanniques ont connu la plus forte progression (+501'000 nuitées), suivis par les Allemands (+378'000) et les Français (+144'000). Les continents américain (+1,5 million de nuitées) et asiatique (+1,2 million) ont également connu de fortes poussées, avec des Américains (+1,2 million), des habitants du Golfe (+287'000) et des Indiens (+225'000) plus nombreux. Mais la demande est inférieure de moitié pour l'Asie, de 5% pour l'Amérique et de 3% pour l'Europe par rapport à 2019.

Au cours de la saison, dix régions touristiques sur treize ont enregistré une hausse du nombre des nuitées, allant de +1% pour la Suisse orientale à 82% pour la région zurichoise. A l'inverse, le Tessin a connu la plus forte chute (-15%), derrière Jura & Trois-Lacs et les Grisons (-3,0% chacun). Les locaux ont boudé le canton italophone (-31%), les Grisons (-17%) et le Valais (-14%) par rapport à 2021 tandis que Zurich et ses alentours ont eu plus de succès (+49%). En comparaison avec 2019, la demande des Suisses a été en hausse dans toutes les régions. C'est celle de Berne qui a remporté la palme, également pour les étrangers.

Pour la saison hivernale, Meret Mügeli de Credit Suisse table sur une progression d'environ 10% du nombre de nuitées, juste sous le niveau d'avant la pandémie (-3,5%), tablant sur un effet de rattrapage et la poursuite de la venue des hôtes américains, au bénéfice du tourisme alpin. Les Suisses devraient aussi séjourner dans le pays. Le document paru lundi pointe toutefois les risques pour ces prochains mois, comme l'inflation et le franc fort.

Selon Suisse Tourisme fin novembre, les acteurs du secteur envisagent la saison hivernale avec un optimisme mesuré. Les visiteurs étrangers devraient générer des nuitées en hausse de 18% sur un an.