Le tir a eu lieu sur l'alpage des Grands Plats de Bise sur la commune du Chenit dans la nuit du 27 au 28 novembre, dans les conditions fixées par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), a indiqué jeudi l'Etat de Vaud dans un communiqué. En septembre, l'OFEV avait donné son feu vert au tir de trois jeunes loups de la meute, en raison d'attaques croissantes sur les troupeaux de bovins.

Le tir a visé un loup de petite taille au milieu d'un groupe de quatre canidés sur le territoire de la meute et dans le périmètre autorisé, hors du district franc du Noirmont, précise le Canton. L'autopsie réalisée par le Centre national de compétence pour les maladies de la faune sauvage de l'Université de Berne (FIWI) a montré qu'il s'agit d'un mâle de 3 à 6 ans, ajoute-t-il.

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"A la lumière de ces constats, l'individu prélevé, contrairement à l'appréciation de terrain, n'est pas un jeune loup. Le résultat des échantillons ADN prélevés permettra d'identifier l'animal et de déterminer s'il s'agit d’un individu déjà connu", expliquent les services du ministre de l'environnement Vassilis Venizelos.

Travail difficile sur le terrain

Ils soulignent "la complexité et les difficultés inhérentes à la réalisation des actions de régulation: celles-ci se déroulent de nuit et en présence d'animaux en mouvement, rendant la distinction entre les membres de la meute très difficile, d'autant plus que les jeunes ont atteint leur taille adulte à cette période de l'année".

Les autorités précisent par ailleurs que "les tirs de régulation ne pouvaient pas être réalisés plus tôt dans l'année, compte tenu du fait que les louveteaux se trouvaient dans le périmètre du district franc du Noirmont". "Ces actions nécessitent par ailleurs un engagement extrêmement important du personnel de terrain, engagement qui compromet l'accomplissement d'autres tâches impératives de gestion de la faune sur le reste du territoire cantonal".

"Cette situation confirme les besoins en ressources complémentaires, prévues dans la révision de la loi sur la chasse débattue aux Chambres fédérales, pour accomplir les nombreuses missions à la charge des cantons dans le suivi des grands carnivores sur leurs territoires respectifs", écrivent-elles encore.

Pause à court terme

Selon les derniers relevés, la meute du Marchairuz serait a priori composée d'un couple reproducteur, de trois à cinq subadultes et d'au moins six louveteaux.

A court terme, il ne sera plus procédé à des tirs dans la zone du Marchairuz, annonce par ailleurs le Canton. "Les loups se déplacent au pied du Jura avec l'arrivée de l'hiver. Le troisième jeune loup sera dès lors prélevé lors d'une nouvelle attaque sur un animal de rente. Dans ce but, le périmètre de cette régulation éventuelle va être élargi, comme autorisé le 30 novembre 2022 par l'OFEV", relève-t-il.

Pour rappel, Vaud avait déposé deux requêtes auprès de l'OFEV. La première porte sur l'élargissement du périmètre de régulation actuel qui va de la Dôle à la route du col du Marchairuz. Le Canton souhaite élargir le périmètre vers le nord-est, pour inclure les prédations qui surviennent au-delà de la route du Marchairuz. Il veut aussi l'étendre au pied du Jura, car avec l'arrivée prochaine de la neige, cerfs et loups vont descendre dans cette zone.

La deuxième demande auprès de l'OFEV concerne le tir du mâle reproducteur de la meute. Le Canton a étayé sa demande, avec des éléments complémentaires, et l'a à nouveau transmise à Berne. Il estime en substance que le tir de louveteaux ne suffira pas à modifier le comportement de la meute.

Bilan en cours

Le tir du loup mâle adulte est le quatrième tir de régulation effectué par Vaud. Les deux premiers, réalisés en mars dernier, et le troisième en novembre dernier, visaient également la meute du Marchairuz.

Un bilan des actions de régulation de l'année 2022 est en cours de réalisation en vue de tirer les leçons pour la prochaine saison d'estivage, souligne encore le Canton. Cela "permettra d'alimenter le plan d'action demandé par le Conseil d’Etat au Groupe stratégique loup qui devra permettre d'améliorer le monitoring de l'espèce, les mesures de protection des troupeaux et les actions de régulation". La pose de colliers émetteurs est notamment prévue.