Arrivée tout juste à l'heure, Simonetta Sommaruga a inauguré l'infrastructure vendredi dans une de ses dernières apparitions publiques en tant que conseillère fédérale. "J'ai dû venir en voiture", a-t-elle admis avant d'ajouter qu'elle se réjouit de pouvoir bientôt se déplacer à nouveau davantage en transports publics.

Le nouveau tram "rassemble des gens et aide les pendulaires à se rendre rapidement et confortablement au travail", s'est-elle félicitée face aux 400 invités réunis à Dietikon (ZH), au dépôt du Limmattalbahn. "Il amortira aussi la hausse du trafic attendue à l'avenir dans la vallée de la Limmat en plein boom", a souligné la ministre des transports socialiste, qui est montée à bord d'une nouvelle rame en fin de journée.

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Région en plein boom

Après cinq ans de travaux, le nouvel axe exploité à 92% en site propre doit aussi permettre de fluidifier le trafic routier et des transports publics. Jusqu'à présent, les bus de cette région d'agglomération située à l'ouest de Zurich étaient souvent bloqués dans les bouchons aux heures de pointe.

Ministre zurichoise de l'économie, Carmen Walker Späh (PLR) s'est réjouie que le tram améliore la qualité de vie et l'attractivité de la vallée de la Limmat. Selon son homologue argovien Stephan Attiger (PLR), la nouvelle infrastructure permettra d'exploiter le grand potentiel de cette région à cheval entre Zurich et l'Argovie.

Il y a 175 ans, la vallée de la Limmat a accueilli la première ligne de chemin de fer en Suisse, entre Zurich et Baden (AG). Aujourd'hui, les voyageurs de l'axe Berne-Zurich filent à travers cette région également desservie par le réseau RER.

En service régulier dès dimanche

Le nouveau tram porte le numéro 20. Il doit entrer en service régulier dimanche, dans le cadre du passage annuel au nouvel horaire des transports publics. La ligne compte 27 stations desservies tous les quarts d'heure, indique la société Limmattalbahn qui a géré le chantier.

Légèrement plus spacieuses qu'un tram classique, les rames conçues par Stadler Rail atteignent une vitesse maximale de 60 km/h. Ils parcourent les 13,4 km en 37 minutes. Un premier tronçon de 3 km a été mis en service, il y a trois ans, entre la capitale zurichoise et la commune voisine de Schlieren.

Moins cher que prévu

Le projet a coûté 700 millions de francs, soit 160 millions de moins que prévu. Les réserves n'ont pas été utilisées. Par ailleurs, les plans d'origine ont été retouchés et certaines prestations ont été optimisées sur le plan financier.

La nouvelle ligne est financée à un tiers par la Confédération. Les coûts restants sont couverts aux trois quarts par le canton de Zurich (50% de la somme totale) et à un quart par le canton d'Argovie (17%). Le tracé est exploité par la société Aargau Verkehr (AVA) qui dispose de huit rames bidirectionnelles dont deux trams de réserve.

Population locale sceptique au début

Ironie de l'histoire, les citoyens zurichois ont largement approuvé le projet en 2015 en votation cantonale, à 64,5%, alors que les votants du district principalement concerné de Dietikon l'ont refusé à 54%. En 2018 toutefois, ces derniers ont rejeté à 64% une initiative exigeant l'abandon du projet. Le canton balayait alors ce texte à 83%.

La population est conviée à une fête inauguratrice samedi. Elle pourra tester le nouveau moyen de transport gratuitement.