Le bilan humain le plus lourd des nouvelles attaques a été enregistré dans la région centrale de Dnipropetrovsk. Quatre personnes y ont été tuées et quinze autres blessées, a déclaré le vice-président ukrainien Kyrylo Timochenko.

Il a ajouté que les bombardements de samedi avaient aussi fait un mort et trois blessés dans la région méridionale de Kherson. Son gouverneur, Iaroslav Ianouchevitch, a quant à lui souligné qu'un centre gériatrique avait été touché dans le village de Stepanivka, mais sans faire de victimes.

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"L'ennemi continue de concentrer ses efforts sur la conduite d'actions offensives dans les directions de Bakhmout (dont les Russes cherchent depuis l'été dernier à s'emparer, ndlr) et d'Avdiïvka", dans la région orientale de Donetsk, a relevé dans la soirée l'état-major des forces ukrainiennes.

Poutine veut des "propositions"

Le Kremlin a pour sa part annoncé samedi que Vladimir Poutine s'était entretenu la veille avec les responsables de l'intervention militaire en Ukraine.

Au cours d'une visite à l'état-major des forces impliquées dans cette offensive, en présence notamment du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d'état-major Valéri Guérassimov, le président russe a demandé aux commandants leurs "propositions" sur la suite des opérations.

Eau et chauffage de retour à Kiev

A Kiev, la circulation du métro, interrompue vendredi pour que la population puisse s'y réfugier, a repris tôt dans la matinée et l'alimentation en eau est revenue, a affirmé son maire Vitali Klitschko.

"75% des habitants de la capitale ont déjà du chauffage" et les travaux continuent en vue de "stabiliser la situation" dans ce domaine, a-t-il encore assuré.

L'électricité a également été rétablie à Kharkiv (est), la deuxième ville d'Ukraine, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. A Kramatorsk, en revanche, "l'approvisionnement en eau et en chauffage s'est arrêté", a déploré samedi après-midi le maire de cette ville de l'est.

La compagnie électrique nationale Ukrenergo, qui avait imposé des coupures d'urgence à la suite des attaques, a de son côté noté que, malgré des améliorations, le déficit énergétique restait "important".

"Cibles civiles"

Au total, 74 missiles - principalement des missiles de croisière - avaient été tirés par la Russie vendredi, dont 60 ont été abattus par la défense antiaérienne, d'après l'armée ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que Kiev et quatorze régions avaient au total été affectées par des coupures de courant ou d'eau à la suite de ces bombardements.

"Toutes leurs cibles sont aujourd'hui civiles. Les frappes russes touchent principalement des installations d'approvisionnement en énergie et en chauffage", a dit le président ukrainien. L'armée russe a quant à elle clamé samedi avoir aussi visé la veille des cibles importantes pour la défense ukrainienne.

"Une frappe massive avec des armes de haute précision a été effectuée le vendredi 16 décembre contre des systèmes de commandement militaire, du complexe militaire et industriel et des sites énergétiques ukrainiens", a ainsi déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense.

"A l'issue de la frappe, une livraison d'armes et de munitions de fabrication étrangère a été empêchée, une avancée des réserves (en hommes des forces ukrainiennes) vers les zones de combat a été bloquée, le fonctionnement des entreprises de fabrication et de réparation d'armes (...) a été suspendu", a-t-il poursuivi.

"Attaques cruelles et inhumaines"

Confrontée à une série de revers militaires cet automne, la Russie a opté à partir d'octobre pour une tactique de bombardements massifs visant à la destruction des réseaux et des transformateurs électriques, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné ce nouvel "exemple de la terreur aveugle du Kremlin", des "attaques cruelles et inhumaines" contre la population qui "constituent des crimes de guerre".

L'UE a d'ailleurs approuvé de nouvelles sanctions contre la Russie, en particulier l'interdiction d'y exporter des moteurs de drones. Ces "mesures restrictives unilatérales illégitimes" n'atteindront pas leur objectif, a réagi samedi le ministère russe des Affaires étrangères.

Poutine voit Loukachenko lundi

Vladimir Poutine doit de son côté retrouver lundi à Minsk son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko pour un sommet destiné à davantage resserrer leur alliance.

Le Bélarus, le seul allié de la Russie dans cette guerre, a permis l'usage de son territoire pour l'assaut russe sur Kiev au début de l'invasion le 24 février.

Selon le Bélarusse, la rencontre sera "avant tout (consacrée) à la sphère économique", mais les deux dirigeants parleront également de "la situation politico-militaire autour de (leurs) pays".

Dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valéry Zaloujny s'était dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les premiers mois de 2023.