Face à une inflation toujours forte, il devrait rester à ce niveau au moins jusqu'en 2024.

En juin 2022, face au renchérissement mondial des prix, l'institut d'émission avait mis fin à plus de sept ans de statu quo monétaire, remontant son taux directeur de 50 points de base à -0,25%. En septembre dernier, il avait ensuite mis un coup d'arrêt aux taux négatifs en effectuant un resserrement de 75 points à 0,5%. Et en décembre, la BNS avait réalisé un nouveau tour de vis de 50 points à 1,0%.

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Pour sa prochaine réunion de politique monétaire, agendée au 23 mars, les analystes de Credit Suisse anticipent un nouveau relèvement de 50 points de base, au lieux de 25 points précédemment attendus, à 1,5%.

En juin, la banque centrale helvétique devrait quelque peu ralentir la cadence avec une hausse de seulement 25 points à 1,75%, selon une étude de la banque aux deux voiles.

La BNS devrait conserver ce niveau pour le reste de l'année et en 2024, face à une inflation toujours forte et partiellement supérieure à son objectif de stabilité des prix défini entre 0% et 2%. Après avoir atteint en moyenne 2,8% l'année dernière, l'accélération des prix à la consommation devrait ralentir à 2,4% en 2023 et à 1,8% en 2024, selon les projections de la banque centrale.

Encore des interventions sur les devises

Le président de la Banque nationale suisse, Thomas Jordan, avait récemment laissé entendre que la troisième hausse de taux opérée en décembre pourrait ne pas être la dernière. "Nous ne pouvons pas exclure de devoir relever encore les taux", avait-il indiqué aux journaux de CH Media.

La BNS devrait par ailleurs ne pas apporter d'indication sur la réduction de son important bilan. Elle a cependant commencé à vendre des devises pour éviter un affaiblissement trop important du franc et ainsi freiner l'inflation importée. D'après les estimations des experts de Credit Suisse, l'institut d'émission a vendu l'équivalent de 10,6 milliards de francs de monnaies étrangères en novembre et 13,3 milliards en octobre.

Elle devrait continuer à effectuer ces opérations "en silence", des pressions à la baisse sur le franc devant être contrées par des ventes plus importantes de devises.

Ces interventions devraient s'avérer nécessaires, le franc ayant refranchi à la hausse la parité avec l'euro. Lundi, peu avant 10h40, la monnaie unique s'échangeait en effet à 1,0016 franc, alors que la paire de devises évoluait encore à 0,9831 EUR/CHF en début d'année.

A
ats