L'avionneur françis a publié jeudi un bénéfice net de 716 millions d'euros (+18,3%). Ajusté d'éléments comptables liés notamment aux dérivés de change, celui-ci ressort à 830 millions d'euros. "L'année 2022 est une année historique en terme de prises de commandes", s'est félicité le directeur général du groupe Eric Trappier, cité dans un communiqué.

Les commandes de Rafale ont bondi, avec 92 avions neufs en 2022 quand Dassault n'en avait vendu à l'export qu'un total de 133 auparavant depuis l'entrée en service de l'appareil, dont 49 en 2021. Elles concernent le méga-contrat de 80 Rafale pour les Emirats pour 14 milliards d'euros, celui pour 6 avions supplémentaires pour la Grèce et l'activation d'une première tranche de 6 Rafale sur les 42 commandés par l'Indonésie.

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Dans le segment des avions d'affaires, l'avionneur a enregistré 64 commandes de Falcon, une fois déduites les annulations destinées à des clients russes en raison des sanctions infligées à Moscou, contre 51 en 2021 (+25%). "Le marché de l'aviation d'affaires a été dynamique, même si l'on constate un raidissement en fin d'année", note le groupe.

164 Rafale en commande

Fin 2022, le carnet de commandes comprenait 164 Rafale, (86 fin 2021) et 87 Falcon (55 un an plus tôt), pour une valeur de 35 milliards d'euros (+68,6%). C'est "le carnet de commandes le plus important de l'histoire du groupe", selon Dassault.

A la Bourse de Paris, l'action Dassault Aviation a bondi après l'annonce des commandes record en 2022. A 09h11, le titre prenait de 8,95% à 174 euros dans un marché prudent (-0,27%). Depuis le début de l'année, il a gagné plus de 10%.

Le chiffre d'affaires du groupe affiche lui une baisse de 4,1%, à 6,95 milliards d'euros. Les livraisons du Rafale Dassault sont conformes aux prévisions, avec 14 appareils, contre 25 l'année précédente. Les livraisons constituent le moment où le client paie la majeure partie de sa commande.

L'avionneur a notamment livré en décembre son premier Rafale à l'armée de l'Air française depuis 2018, premier d'un lot de 40 appareils à livrer à la France d'ici 2025, dont 13 en 2023. Dassault a en revanche livré 32 avions d'affaires Falcon, contre 35 initialement prévus. L'avionneur l'explique par l'impact des pénuries de matières premières, la crise de l'énergie ou encore l'inflation qui ont touché ses fournisseurs et eu un impact sur sa production.

Pour Dassault Aviation, la chaîne d'approvisionnement, "notamment aéronautique, a beaucoup souffert en 2022 et reste en tension". Pour 2023, Dassault a pour priorité de la "sécuriser" et d'"exécuter les contrats en vigueur" du Rafale. Pour 2023, Dassault Aviation entend livrer 15 Rafale et 35 Falcon. "Le chiffre d'affaires sera en baisse par rapport à 2022", prévient-il.

Accord sur le SCAF

Après 15 mois de blocage dû à des divergences avec Airbus, un accord a par ailleurs été signé en décembre sur les études de développement du principal pilier du programme de Système de combat aérien futur (SCAF), celui portant sur l'avion lui-même, le NGF. Cet accord "fixe le rôle de Dassault Aviation comme maître d'oeuvre architecte du Next Generation Fighter (NGF) C'est une bonne nouvelle pour notre bureau d'études car cet accord préserve notre patrimoine intellectuel", selon Eric Trappier.

Le SCAF doit remplacer à l'horizon 2040 les Rafale français ainsi que les avions Eurofighter allemands et espagnols.

A
ats