Soulagés dans la matinée par les aides financières apportées à ces deux banques et confortés par les assurances de la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro, les indices s'inscrivaient finalement en recul, de Paris (-0,59%) à Milan (-0,27%) en passant par Francfort (-0,39%) et Londres (-0,29%) vers 12H20 GMT. A Zurich, le SMI cédait 0,91%.

A Wall Street, les contrats à terme étaient orientés à la baisse de 0,50% sur l'indice Dow Jones, de 0,52% sur l'indice S&P et de 0,11% sur le Nasdaq, à forte coloration technologique.

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Onze grandes banques américaines se sont engagées jeudi à voler à la rescousse de First Republic, en déposant 30 milliards de dollars au sein de cet établissement pour renforcer ses liquidités et éviter que la situation ne s'envenime après les faillites de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate la semaine dernière.

Un effort salué par la Réserve fédérale américaine (Fed), le Trésor et deux régulateurs financiers, alors que les investisseurs sont terrifiés par un possible risque de contagion à d'autres établissements bancaires.

Depuis le 10 mars, ces défaillances de banques outre-Atlantique ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008 qui avait déstabilisé l'économie mondiale.

Injections de liquidités

Signe de tensions financières, les banques américaines auraient depuis emprunté un total de 164,8 milliards de dollars auprès de deux facilités de garantie de la Réserve fédérale américaine au cours de ces derniers jours, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.

Mais l'action de First Republic, 14e banque américaine par la taille des actifs, perdait plus de 13% dans les échanges électroniques avant l'ouverture de Wall Street.

Et celle de Credit Suisse rechutait fortement vendredi (de plus de 10% vers 12H00 GMT) après avoir repris 19,15% la veille, sans parvenir à compenser la pire chute de son histoire mercredi (de près de 25%) faisant les frais des inquiétudes au sujet du système bancaire.

Le géant bancaire en difficulté a reçu le soutien de la banque centrale suisse pour renforcer ses liquidités, tandis que l'hypothèse d'un rachat du géant bancaire a refait surface, selon des analystes.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau s'est voulu rassurant.

"Les banques françaises et européennes sont extrêmement solides", a-t-il déclaré vendredi sur BFM Business, et "ne sont pas dans la situation de certaines banques américaines".

Pour autant, la Banque centrale européenne (BCE) réunit de son côté vendredi son organe de surveillance des banques en zone euro pour un "échange de vues" sur le secteur bancaire après les turbulences des derniers jours, a appris l'AFP.

C'est la deuxième fois que cet organe est convoqué cette semaine pour une réunion "ad hoc", hors du calendrier habituel, compte-tenu des développements rapides affectant le secteur bancaire.

Depuis l'annonce de la stratégie de la BCE, des signes d'apaisement se confirmaient sur le marché des emprunts d'Etats qui a été extrêmement volatile cette semaine.

Toutes ces turbulences bancaires ont alimenté les spéculations selon lesquelles les banques centrales pourraient assouplir leur position à l'égard de l'inflation afin d'éviter une grave récession.

Jeudi, la BCE a toutefois réaffirmé sa détermination à combattre l'inflation toujours élevée en relevant ses taux d'intérêt directeurs de 0,5 point de pourcentage supplémentaire s'abstenant toutefois de statuer sur la suite du resserrement monétaire.

"La BCE laisse toutes ses options ouvertes avant les décisions de la Fed et de la Banque d'Angleterre la semaine prochaine", commente Axel Botte, stratégiste international chez Ostrum AM.

Les investisseurs vont de ce fait surveiller de près les prochains indicateurs économiques afin de se faire une idée sur le calendrier du futur resserrement monétaire de la Fed.

De son côté, l'OCDE a relevé vendredi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 et 2024 grâce à une baisse de l'inflation et la réouverture de la Chine. Mais elle a évoqué plusieurs risques dont les difficultés rencontrées par certaines banques.

A
ats