Au vu des difficultés d'approvisionnement actuelles, il n'est plus possible d'assurer la livraison de toutes les tailles d'emballages existantes, explique mercredi l'Office fédéral de l'approvisionnement économique du pays (OFAE). Les emballages originaux contiennent souvent davantage de médicaments qu'il n'en faut aux patients pour leur traitement et les médicaments restants risquent d'être éliminés.

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La task force recommande donc de prescrire et délivrer en quantités fractionnées les médicaments touchés par une pénurie lorsque la taille d'emballage requise pour le traitement n'est pas livrable. Cette mesure permet de répartir les médicaments disponibles sur un plus grand nombre de patients et d'éviter l'élimination des emballages entamés, poursuit l'OFAE.

La quantité de médicaments prescrits et délivrés reste fonction des directives thérapeutiques. La Confédération ne donne pas d'instructions quant à la quantité de médicaments à délivrer pour un traitement spécifique, qui reste du ressort du personnel médical. La recommandation ne s'applique pas pour les personnes atteintes d'une maladie chronique.

Les quantités fractionnées remises aux patients doivent être étiquetées, contrôlées et documentées en fonction des informations figurant sur l'emballage original. La traçabilité peut ainsi être garantie, en cas de rappel, par exemple.

Solution temporaire

La recommandation est de durée limitée et prendra fin lorsque la situation en matière d'approvisionnement se sera stabilisée. Selon le pharmacien d'hôpital Enea Martinelli, interrogé sur les ondes de la radio SRF, la distribution de quantités fractionnées permettra de détendre un peu la situation. Mais il ne s'agit que d'une mesure à court terme, qui ne peut apporter qu'un soulagement à court terme.

L'OFAE indiquera sur son site internet une liste des médicaments à délivrer en quantités fractionnées en cas de pénurie. Les liquides, les comprimés effervescents, les comprimés et les gélules provenant de flacons multidoses ne sont pas adaptés à un tel mode de distribution, tout comme des gélules ou des comprimés sur une plaquette.

L'OFSP renonce à des baisses de prix

Fin janvier, le domaine Produits thérapeutiques de l'Approvisionnement économique du pays (AEP) a qualifié de "problématique" la situation en matière d'approvisionnement en médicaments. Il a mis sur pied la task force "Pénurie de médicaments", où sont représentés la Confédération, les cantons et les milieux industriels.

Parallèlement, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé mercredi différentes mesures visant à garantir l'approvisionnement pour la population suisse. Depuis le début de l'année, les médicaments fabriqués par les pharmacies, ne pouvant plus être livrés, sont remboursés par les assureurs maladie sous certaines conditions. C'est le cas par exemple d'un sirop visant à traiter les douleurs chez les enfants.

L'OFSP renonce par ailleurs "dans des cas justifiés" à des baisses de prix pour des médicaments vitaux bon marché - comme des antibiotiques - et augmentera les tarifs à la place. En effet, des baisses de prix peuvent amener les fabricants à retirer certains produits du marché suisse en raison du manque de rentabilité.