Alors que l'UE s'apprête à réviser sa législation sur le bien-être animal au second semestre 2023, la Commission européenne a demandé à l'EFSA de "fournir un avis indépendant sur le bien-être des veaux" et d'évaluer les risques auxquels ils sont exposés dans les élevages.
Dans leur avis, les scientifiques ont estimé que les veaux ayant "un contact limité" avec leur mère (dont ils sont souvent séparés à la naissance) "souffrent fréquemment de stress, d'isolement et d'une incapacité à téter".
"Les jeunes animaux doivent être gardés avec la mère au moins une journée, bien qu'un contact plus long soit recommandé" pour favoriser le bien-être du veau et de la vache, conseillent-ils.
Petits groupes
Ils préconisent ensuite de regrouper les jeunes animaux en petits groupes, de deux à sept veaux, "l'utilisation d'enclos individuels devant être évitée".
L'hébergement des veaux en cases individuelles est "une pratique majoritaire" jusqu'à au moins huit semaines de leur vie, déplore l'association de défense des animaux d'élevage CIWF. Cette pratique été mise en place pour éviter que les veaux ne se transmettent des maladies. Alors qu'elle concerne, selon l'ONG, "au moins neuf millions de veaux laitiers dans l'UE" chaque année, elle cause toutefois "une souffrance totale" aux jeunes animaux, ajoute encore cette dernière.
Elle a été mise en place pour éviter qu'ils ne se transmettent des maladies et
En outre, les veaux "ont besoin d'un espace suffisant pour se reposer, jouer" et doivent avoir une litière confortable, souligne l'EFSA, qui préconise une surface d'environ 20 mètres carrés par veau.
"Un signal fort"
Deux semaines après leur naissance, il est aussi recommandé d'augmenter progressivement les apports en fibres dans leur alimentation, grâce à des aliments comme le foin, avec environ un kilo par jour, "pour favoriser la rumination et couvrir leurs besoins en fer". Ces animaux ont, en effet, souvent "une alimentation carencée, pour permettre que la viande soit blanche", explique le CWIF.
L'ONG a estimé auprès de l'AFP que ces nouvelles recommandations "envoyaient un signal fort" à la Commission européenne et aux pays membres.
L'agence européenne a déjà publié des avis sur le bien-être des porcs, des poulets et des poules pondeuses et sur les conditions de transport des animaux d'élevage. "Nos scientifiques finalisent également les travaux d'évaluation portant sur le bien-être des vaches laitières, des canards, des oies et des cailles", note-t-elle.