Le ministre des Affaires étrangères s'exprimait devant les médias en marge de l'assemblée de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (GBM). M. Cassis a confirmé que le Conseil fédéral mettrait à disposition 1,8 milliard de francs sur les six prochaines années pour l'Ukraine dans le cadre de la stratégie de coopération internationale 2025-2028.

Selon lui, il s'agit d'une première étape pour définir le fonds et les structures. Sur le chemin de la reconstruction, il y aura aussi probablement une nouvelle loi fédérale et les débats parlementaires qui vont avec, ainsi que vraisemblablement une votation populaire", a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

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Projet intergénérationnel

"C'est un grand projet qui durera plus d'une génération. Je le compare souvent à un projet comme la NLFA", a encore affirmé le Tessinois devant les médias à Washington.

Le conseiller fédéral s'est réjoui qu'une plateforme de coordination pour la reconstruction ait enfin vu le jour sous la direction de l'UE. La Suisse souhaite également siéger au secrétariat de la plateforme et proposer de bons candidats.

L'engagement de la Suisse en faveur de l'Ukraine est clair depuis la conférence de Lugano indépendamment des critiques et des rumeurs médiatiques. "La Suisse veut être un acteur de la reconstruction de l'Ukraine, elle l'a montré en donnant le kick-off, le premier pas sur ce chemin, et elle veut rester un acteur important", a déclaré M. Cassis au 19:30 de la RTS.

La reconstruction de l'Ukraine ne doit toutefois pas prendre les ressources d'autres programmes de coopération internationale (CI) de la Suisse, a-t-il ajouté. Ainsi, seule la croissance du budget de la CI - 1,5% par an - est réservée à la reconstruction de l'Ukraine, a précisé M. Cassis. La somme totale allouée aux programmes actuels de lutte contre la pauvreté et de développement durable resterait la même.

"Le monde reste compliqué, la pauvreté a de nouveau augmenté et de nombreux Etats ne sont pas vraiment sur la bonne voie pour atteindre les objectifs durables de l'ONU d'ici 2050", a ajouté Cassis.

La Banque mondiale doit être réorientée

Lors de la conférence de presse, le conseiller fédéral a salué le fait que la Suisse ait encore versé à court terme 55 millions de francs pour l'année 2023 au fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres qui ont le plus besoin d'aide.

Pour répondre aux nouveaux besoins, la Banque mondiale doit évoluer, a déclaré M. Cassis. Ce sont les premiers pas les plus délicats. "Une redéfinition de la vision, de la mission ainsi que des partenariats de la Banque mondiale sont maintenant en discussion."

Le conseiller fédéral a ressenti lors de la réunion une forte volonté de simplifier le système multilatéral et de l'orienter davantage vers la complémentarité. Il faut éviter les chevauchements afin d'accroître l'efficacité sans devoir augmenter le budget.

Les défis mondiaux ont été résumés en quatre points, vu de la Banque mondiale: la faible croissance, l'inflation élevée, l'instabilité financière et la crise de la dette.

Ignazio Cassis place également des espoirs dans le candidat à la nouvelle présidence de la Banque mondiale, l'Américain né en Inde Ajay Banga. Celui-ci s'est également présenté au groupe de vote dont la Suisse fait partie lors de la réunion. M. Banga a fait une très bonne impression et a été très bien accueilli.

Keller-Sutter à Washington vendredi

Le ministre des Affaires étrangères a également eu l'occasion de discuter avec le premier ministre ukrainien Denys Chmyhal en marge de la rencontre à Washington. Il entend en outre profiter de son séjour aux Etats-Unis pour nouer des contacts avec des représentants de haut rang de la Banque mondiale et des pays qui font partie du groupe de vote de la Suisse dans les institutions de Bretton Woods.

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter et le président de la Banque nationale suisse (BNS) Thomas Jordan participeront vendredi à la rencontre entre les ministres des finances et les directeurs des banques centrales du G20. Ils y présenteront "les dernières mesures prises par la Suisse pour préserver la stabilité financière", a indiqué le DFAE.

Amérique

Depuis février 2022, le Conseil fédéral poursuit une stratégie pour l'Amérique dans laquelle "la Suisse vise à adopter une approche cohérente vis-à-vis du continent américain et à renforcer la cohérence de la politique étrangère suisse", selon le DFAE.

Dans le cadre de la mise en ½uvre de cette stratégie, M. Cassis se rendra vendredi à Chicago pour tirer un premier bilan après la réouverture du consulat général de cette ville. Cette réouverture répondait à un souhait du Parlement, qui avait demandé plus de soutien pour les entreprises suisses dans la région de Chicago.

A
ats