Selon un membre de la rédaction, cela va empêcher la parution du Journal du dimanche pour la troisième semaine consécutive, du jamais vu. La reconduction de la grève a été votée à 95% (92 pour, cinq contre, sept ne se sont pas prononcés), selon la SDJ.

"Les équipes du JDD réitèrent, une nouvelle fois, leurs deux revendications. Le groupe Lagardère doit renoncer à cette nomination et doit assurer à la rédaction des garanties juridiques et éditoriales", a indiqué vendredi la SDJ dans son communiqué quotidien.

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Il s'agit de "deux revendications auxquelles la direction est restée sourde jusqu'ici, préférant imposer l'arrivée de Geoffroy Lejeune", a-t-elle déploré, en reprenant mot pour mot les mêmes termes que la veille.

Nouveau directeur controversé

Ancien directeur de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, soutien du candidat d'extrême droite Eric Zemmour à la présidentielle de 2022, M. Lejeune aurait dû rencontrer la rédaction du JDD mercredi, mais cette dernière a refusé. A la place, une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant les locaux du groupe Lagardère, auquel appartient le JDD, au moment où le nouveau directeur du journal devait s'adresser à la rédaction.

Le JDD n'est pas paru lors des deux derniers dimanches, une première dans l'histoire du journal. La précédente grève, en 2016, avait touché un seul dimanche.

Nombre d'observateurs voient dans l'arrivée de M. Lejeune à la tête du journal la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices. Ce dernier pilote le groupe Vivendi, mastodonte des médias en France, qui compte dans son giron le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews ainsi que Prisma, premier groupe de presse magazine, et le groupe d'édition Editis.

La nomination de Geoffroy Lejeune est survenue juste après le feu vert donné sous conditions par la Commission européenne à Vivendi pour absorber Lagardère (groupe auquel appartient également Paris Match, Europe 1 et le leader de l'édition, Hachette).