Mais la plupart des économistes estiment qu'elle devrait encore se laisser la possibilité, pour les mois à venir, de continuer à relever ou bien de sonner le glas de ce resserrement monétaire.

"La Fed semble sur le point d'annoncer une hausse de taux de 25 points de base", soit un quart de point de pourcentage, résume dans une note Edward Moya, économiste pour Oanda. Comme lui, la quasi-totalité des acteurs du marché tablent sur une hausse de cette ampleur.

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Il s'agirait du 11e relèvement de ce cycle, débuté en mars 2022 afin de juguler une inflation au plus haut depuis 40 ans. Le principal taux directeur, qui se trouvait à zéro pendant la pandémie, afin de stimuler l'activité économique par la consommation, a ainsi grimpé. Il est désormais compris dans la fourchette de 5,00 à 5,25%.

La Réserve fédérale (Fed) annoncera sa décision vers 20h00, dans un communiqué. Puis le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse. Les observateurs seront particulièrement attentifs au moindre indice pour les mois à venir. La Fed anticipe-t-elle des hausses supplémentaires? Ou pense-t-elle au contraire que les taux ont assez grimpé pour ramener durablement l'inflation dans les clous?

"Porte ouverte"

Jerome Powell a en effet répété ces dernières semaines que plusieurs hausses étaient envisagées, "au moins deux, possiblement d'affilée". Mais l'inflation a fortement ralenti, et, à trop resserrer, c'est la récession qui menace.

Ainsi, le communiqué de presse "devrait laisser la porte ouverte à des hausses de taux supplémentaires si nécessaire", selon Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG. Une nouvelle pause n'est pas à exclure lors de la réunion suivante, en septembre, estime Edward Moya, soulignant que les responsables de la Fed "signaleront probablement qu'ils veulent voir l'impact du cycle de resserrement actuel".

Mais ils se garderont bien d'être trop affirmatifs sur leurs intentions, ajoute-t-il. Il s'attend ainsi à ce qu'ils suggèrent "qu'un resserrement supplémentaire pourrait tout à fait se produire". La politique monétaire de la Fed a commencé à porter ses fruits: l'inflation est tombée en juin à son plus bas niveau depuis mars 2021, à 3,00% sur un an, selon l'indice CPI. Mais elle reste toujours bien supérieure à l'objectif de 2%.

Et l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire hors prix de l'alimentation et de l'énergie, est toujours de 4,8% sur un an. Les prix des logements, notamment, continuent de grimper. La Fed privilégie cependant une autre mesure, l'indice PCE, dont les données pour juin seront publiées vendredi.

Disparités

"Les récentes améliorations de l'inflation ont fait considérablement diminuer la probabilité d'une nouvelle hausse des taux, mais ne l'ont pas éliminée", observe encore Diane Swonk. Lors de la réunion de juin, la majorité des responsables de la Fed s'était montrée favorable à faire grimper les taux jusqu'à 5,50-5,75%, soit encore une hausse après celle de mercredi. Mais les disparités sont fortes sur le sujet au sein des membres de son comité de politique monétaire (FOMC).

Les chiffres à venir de l'inflation, mais aussi de l'emploi ou encore de la croissance, seront décisifs. La croissance du PIB américain au deuxième trimestre sera publiée jeudi matin, au lendemain de la réunion de la Fed. Une croissance de 2,00% en rythme annualisé est attendue, comme au premier trimestre.

Le Fonds monétaire international (FMI), qui a publié mardi ses prévisions actualisées, anticipe une croissance de 1,8% cette année aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunira un jour après la Fed, est elle aussi déterminée à continuer à relever ses taux.