Deux ans après un déficit historique, et un an après son départ précipité de Russie, le constructeur français poursuit le redressement de ses comptes avec un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros (2,0 milliards de francs) au premier semestre 2023.

Sa marge opérationnelle (soit le ratio entre le résultat d'exploitation et le chiffre d'affaires) atteint 7,6%, a indiqué Renault dans un communiqué. C'est plus faible que d'autres constructeurs rivaux, mais un record pour le Losange qui s'approche de la moyenne du secteur automobile (8,4% en 2022).

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Cette marge inclut cependant l'effet comptable de la création d'une filiale, Horse, qui rassemble les activités de Renault dans les moteurs traditionnels. Corrigée de cet impact positif, la marge s'élèverait à 6,6%.

Le groupe vise 8% de marge en 2025 et 10% à horizon 2030.

"Ces résultats sont le fruit de nos efforts continus de réduction des coûts depuis 3 ans et de notre stratégie centrée sur la valeur, combinée aux premiers bénéfices d'une offensive produits sans précédent", s'est félicité le directeur général du groupe Luca de Meo. "Nos fondamentaux n'ont jamais été aussi sains et solides".

Hausses des tarifs

Le chiffre d'affaires de Renault atteint 26,8 milliards d'euros au premier semestre, en progression de 27,3% par rapport à un premier semestre 2022 très faible, freiné par les problèmes logistiques.

Renault attribue cette révision au succès de ses nouveaux lancements, vendus dans des finitions haut de gamme, pour les SUV Arkana et Austral, ainsi que les modèles de sa marque économique Dacia.

La hausse des tarifs des voitures "continue à avoir un fort impact et reflète la politique commerciale du groupe, privilégiant la valeur sur le volume des ventes, ainsi que des hausses de prix pour compenser l'inflation des coûts et une optimisation des remises commerciales", explique Renault.

Le porte-étendard électrique de la marque, la Mégane, n'enregistre que 23.000 ventes au premier semestre, mais se vend surtout dans ses versions haut de gamme, les plus profitables.

Le groupe avait déjà relevé ses prévisions fin juin en disant tabler désormais sur une marge opérationnelle comprise entre 7 et 8% pour l'année 2023, contre un objectif précédent supérieur ou égal à 6%.

Les pénuries de semi-conducteurs de l'année 2022 sont presque dépassées et le groupe Renault a vu ses ventes rebondir légèrement au premier semestre, avec 1,1 million de véhicules vendus (+13% sur un an).

Le constructeur a réussi à compenser une forte augmentation des coûts (+1,1 milliard d'euros) liée à des hausses de prix des matières premières, de l'énergie et des hausses de salaires.

Les coûts de la logistique restent également hauts : le constructeur compte encore plus de 500.000 véhicules en stock, à cause de "tensions persistantes dans la chaîne logistique" qui "pèsent sur la capacité à délivrer les véhicules aux clients finaux".

Renault a indiqué avoir remboursé en juin, par anticipation, le dernier milliard d'euros d'un prêt garanti par l'Etat. Il a également confirmé le report au premier semestre 2024 du lancement en Bourse de sa filiale électrique Ampere.

Renault a présenté par ailleurs mercredi les nouveaux termes de son alliance avec Nissan, qui comprend un rééquilibrage à terme de leurs participations croisées, à 15% chacun du capital de l'autre.

Le constructeur japonais s'est également engagé à investir jusqu'à 600 millions d'euros dans Ampere, un engagement moindre qu'attendu. Nissan a contribué au résultat du semestre à hauteur de 582 millions d'euros.

Le lancement de 12 nouveaux modèles en 2024 devrait permettre à Renault de poursuivre sur sa lancée, selon ses dirigeants. La Renault 5 devrait notamment ouvrir la gamme électrique de Renault aux classes moyennes. Dacia présentera de son côté la nouvelle version de son SUV star, le Duster.

Renault a également annoncé fin juin des objectifs très ambitieux pour sa marque Alpine, qui devra séduire des clients aisés en Europe et aux Etats-Unis, notamment, aidée par sa notoriété en Formule 1.

S
SDA