L'annonce de la sortie en mer Noire du "Joseph Schulte", battant pavillon de Hong Kong, a eu lieu malgré un nouveau bombardement nocturne russe des infrastructures céréalières ukrainiennes sur le Danube, dans la région d'Odessa.

"Le porte-conteneurs Joseph Schulte (...) a quitté le port d'Odessa et navigue le long du couloir temporaire établi pour les navires civils", a annoncé Oleksandre Koubrakov, le ministre ukrainien en charge des infrastructures.

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A 16h00 heures locales, le bateau longeait la côte ukrainienne et se dirigeait vers le port turc d'Ambarli en mer de Marmara, selon un site internet de suivi maritime.

L'Ukraine avait annoncé la semaine dernière ouvrir des couloirs "temporaires" en mer Noire malgré les menaces de la Russie, qui a procédé ce weekend à des tirs de sommation à l'encontre d'un cargo qui se dirigeait vers Izmaïl, port du Danube dans le sud de l'Ukraine.

Le fleuve est devenu l'une des principales voies de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin en juillet à l'accord sur les exportations de céréales, source de revenus pour Kiev.

Frappes sur le Danube

L'armée russe a d'ailleurs aussi continué de cibler avec ses bombardements les infrastructures portuaires du Danube, lançant encore une attaque de drone dans la nuit de mardi à mercredi.

"Conséquence des frappes ennemies sur un des ports du Danube: des entrepôts de céréales ont été endommagés", a annoncé le gouverneur de la région d'Odessa Oleg Kiper sur les réseaux sociaux.

Un bombardement russe a aussi tué dans l'après-midi un jeune de 18 ans et blessé quatre autres personnes dans la région de Dnipro, dans le centre-est, selon les autorités locales.

S'agissant de la difficile contre-offensive ukrainienne en cours depuis juin, le ministère de la Défense a annoncé mercredi la libération d'Ourojaïné, une localité de la région de Donetsk, sur le front sud, principal axe d'attaque des Ukrainiens.

L'Ukraine avait déjà revendiqué lundi quelques gains dans les parties orientale et méridionale de son territoire, en particulier aux alentours de Bakhmout, dans l'est. Des avancées qui restent modestes, après deux mois de combats.

Son armée reconnaît une situation devenue "plus compliquée" au nord-est, autour de Koupiansk, où les forces russes sont à l'offensive depuis plusieurs semaines.

"Tous les jours, l'ennemi tente de percer notre défense en différents endroits avec des escadrons d'assaut", a détaillé le commandant des forces terrestres Oleksandre Syrsky.

Evacuations à Koupiansk

Les autorités locales encouragent d'ailleurs l'évacuation des habitants les plus vulnérables.

"Je suis malade et il faut que je sorte mon petit-fils de là", a témoigné auprès de l'AFP une habitante, Vira Vouneskou, 53 ans, avant de monter dans un minibus en demandant à ses proches "de ne pas pleurer".

Il y a beaucoup de demandes et les volontaires qui organisent ces transferts sont "débordés", explique l'un d'eux, Serguiï Goumeniouk, venu "prêter main forte".

L'armée russe a assuré mercredi avoir encore "amélioré" ses positions dans ce secteur du front. Pour Moscou, les troupes ukrainiennes sont d'une manière générale à bout de ressources et leur contre-offensive reste un échec.

Exposition de "trophées"

Une exposition présentant en périphérie de Moscou des "trophées" occidentaux que l'armée russe dit avoir récupérés en Ukraine, dont des chars français et des engins britanniques, a d'ailleurs été visitée mercredi par l'ex-président Dmitri Medvedev.

Kiev, qui réclame encore et toujours plus d'aide occidentale, assure toujours de son côté que sa contre-offensive avance méthodiquement, face à des lignes de défense russes faites de tranchées, de champs de mines et de pièges anti-chars.

Le territoire russe frontalier de l'Ukraine continue d'être visé lui aussi par des frappes et des drones ukrainiens, certains atteignant Moscou.

Une personne a encore été tuée et deux autres blessées mardi dans un bombardement ukrainien dans la région russe de Belgorod, a indiqué mercredi le gouverneur régional, Viatcheslav Gladkov.

Les services de sécurité russes (FSB) ont eux affirmé mercredi avoir "éliminé" quatre "saboteurs" ukrainiens qui tentaient de pénétrer depuis l'Ukraine dans la région frontalière de Briansk. Il s'agit de la deuxième tentative d'incursion en deux jours annoncée par la Russie.