Tokyo assure qu'il sera sans danger pour l'environnement et la santé humaine. Mais l'opération, qui doit durer des décennies, suscite aussi de vives inquiétudes et critiques, notamment de la part de la Chine.

Le Japon prévoit de rejeter très progressivement dans l'océan Pacifique plus de 1,3 million de tonnes d'eau de la centrale de Fukushima Daiichi provenant d'eau de pluie, de nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les coeurs des réacteurs entrés en fusion après le tsunami de mars 2011 qui a dévasté la côte nord-est du pays.

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Ces eaux ont été traitées au préalable pour les débarrasser de leurs substances radioactives, à l'exception toutefois du tritium, qui n'a pas pu être retiré avec les techniques existantes. Seules des doses hautement concentrées de tritium sont nocives pour la santé, selon les experts.

500'000 litres par jour

Aussi Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima, prévoit un rejet dans l'océan étalé jusqu'au début des années 2050, à raison de 500'000 litres par jour maximum et avec une dilution pour réduire le niveau de radioactivité de l'eau tritiée bien en deçà des normes nationales pour cette catégorie.

Le Japon affirme que cette opération ne présente aucune menace pour l'environnement marin et la santé humaine. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui contrôle le projet, est du même avis.

L'industrie japonaise de la pêche redoute toutefois des conséquences néfastes pour l'image de ses produits, auprès des consommateurs nippons comme à l'étranger.

Le premier ministre japonais Fumio Kishida, qui a visité dimanche la centrale de Fukushima, a rappelé qu'un fonds de 30 milliards de yens (190 millions d'euros) était prévu pour aider les pêcheurs à faire face à un impact négatif sur l'image de leurs produits.

La Chine a déjà interdit les importations de produits alimentaires de dix départements japonais, dont celui de Fukushima. Elle procède à des tests de radiations sur les denrées provenant du reste du pays.

Les restrictions mises en place par Pékin ont déjà entraîné le mois dernier un recul de 30% sur un an du volume de ses importations de produits de la mer nippons, selon des chiffres des douanes chinoises cités par plusieurs médias.