Au total, 224'502 voitures ont été immatriculées en Allemagne, soit une baisse de 0,1% par rapport à septembre 2022, a indiqué dans un communiqué l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA).

Après que l'industrie automobile, pilier de l'économie allemande, était dans une dynamique de rattrapage des années noires liées à la pandémie et au pénuries de composants, le cocktail de hausse du prix des matériaux et de baisse du pouvoir d'achat liés à l'inflation est train d'interrompre cet élan.

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Les immatriculations restent encore de 8% inférieures à leur niveau de septembre 2019, avant la crise sanitaire, selon les données.

En septembre, le marché a été uniquement tiré par les commandes de véhicules commerciaux, qui ont augmenté de 5,7% sur un an, représentant 67% du marché, tandis que les immatriculations privées ont chuté de 10,3%, a précisé le KBA.

Mais le marché des flottes d'entreprise s'essouffle aussi puisqu'il avait enregistré une hausse totale de 51% en août.

Une situation due à la fin des subventions du gouvernement allemand pour les acquéreurs commerciaux de véhicules électriques depuis le 1er septembre.

Les clients avaient anticipé la fin des aides et acheté des voitures électriques cet été, provoquant alors une envolée des ventes.

«Après le boom vient le marasme», commente le cabinet EY, alors que les ventes de voitures électriques ont enregistré leur plus forte baisse sur un mois en près de sept ans.

Après 87'000 voitures électriques immatriculées en août, il n'y en a eu que 32'000 en septembre. Leur part de marché, de 32% en août, a chuté à seulement 14% en septembre.

En outre, cette chute pourrait s'aggraver à partir de janvier prochain, alors que la subvention de l'Etat pour les acheteurs privés doit également diminuer, de 4500 à 3000 euros.

Pour 2023, le cabinet EY s'attend à une croissance des voitures électriques de seulement 21%, après 32% en 2022.

L'inflation toujours galopante et la hausse des taux d'intérêts par la Banque centrale européenne (BCE) ont contribué à faire baisser la demande.

La semaine dernière, le premier constructeur européen Volkswagen a annoncé la suspension de certaines de ses lignes de production de véhicules électriques de l'est du pays en raison d'une croissance moins dynamique que prévu des ventes.

Avec des subventions réduites, et une offre toujours absente de véhicules électriques à bas prix, le secteur pourrait continuer de subir des revers en 2024.

«A l'heure actuelle, l'électromobilité est principalement une mobilité pour les personnes à revenu élevé», a observe Constantin M. Gall, analyste EY.

S
SDA