La production viticole française «s'élèverait (cette année) à 46 millions d'hectolitres, soit un niveau comparable à celui de 2022 et supérieur de 3% à la moyenne 2018-2022», a indiqué vendredi le service statistique du ministère français de l'Agriculture, Agreste, en se basant sur des estimations établies au 1er octobre.

La production italienne devrait de son côté tomber à environ 43 millions d'hectolitres, contre 50 millions l'année précédente, a signalé le 2 octobre la principale organisation agricole italienne, Coldiretti, dans un communiqué.

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«C'est un événement notable car c'est symbolique», a souligné auprès de l'AFP Jean-Marie Cardebat, spécialiste de l'économie du vin à l'Université de Bordeaux. Depuis 2007, mis à part en 2011 et 2014, l'Italie garde en effet la place de premier producteur de vin au monde, selon les chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).

«Mais c'est purement conjoncturel», les vignobles italiens ayant été particulièrement attaqués cette année par le mildiou, a ajouté l'économiste.

Le principal syndicat agricole italien, Coldiretti, évoque pour sa part une «saison complexe du point de vue météorologique qui, entre intempéries et canicules, a réduit d'environ 14% la production nationale estimée, avec des baisses allant jusqu'à 50% dans le centre sud».

Contrastes en France

Coldiretti espérait encore début octobre une amélioration, estimant que le climat «doux et sec» favorisait la qualité de la récolte «grâce à l'absence d'humidité et à l'amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit».

Du côté français, «la situation des différents vignobles est contrastée», a souligné Agreste.

La production «est amoindrie dans le bordelais et le sud-ouest par le mildiou et par la canicule et en Languedoc et Roussillon en raison de la sécheresse», relève l'organisme. «Ailleurs, la situation est favorable, notamment dans les Charentes.»

Alors que la demande mondiale de vin s'est aussi «conjoncturellement affaiblie, notamment en provenance de la Chine», le repli de la production italienne «est plutôt une bonne nouvelle» car elle devrait alléger la pression sur les prix, a estimé Jean-Marie Cardebat.

S
SDA