L'Union européenne s'est bien dotée d'une Autorité européenne des marchés financiers (ESMA).

Mais son action de surveillance reste «largement du ressort (du superviseur) national», empêchant que les mêmes règles s'appliquent dans tous les pays membres, a déclaré Christine Lagarde lors d'un congrès bancaire à Francfort.

«Créer une SEC européenne» en s'inspirant de la Securities and Exchange Commission (SEC), superviseur unique des marchés américains, «par exemple en étendant les pouvoirs de l'ESMA, pourrait être la solution», selon la banquière centrale française.

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Cette autorité devrait être assortie d'un «mandat large, comprenant une supervision directe», pour atténuer les risques systémiques, a-t-elle ajouté.

Pour atténuer la fragmentation des marchés de capitaux encore perceptible dans l'UE, «une approche plus ambitieuse devrait impliquer la création d'un règlement unique appliqué par un superviseur unifié», à savoir un corpus de règles pour encadrer les marchés qui s'appliqueraient de la même manière dans tous les pays, suggère l'ancienne directrice du FMI.

L'avantage selon elle serait de permettre aux entreprises, notamment les start-up qui ont soif de financements, «d'élargir leurs ambitions» en allant lever plus aisément des fonds au-delà de leurs frontières nationales.

Aujourd'hui les marchés obligataires sont trois fois plus petits dans l'UE qu'aux États-Unis. Et le rapport est de un à cinq en matière de capital risque.

En particulier les start-up européennes attirent moins de la moitié des financements de leurs homologues américaines.

Des marchés de capitaux intégrés dans l'UE sont donc primordiaux alors que «les défis de la démondialisation, de la démographie et de la décarbonation se profilent à l'horizon», a conclu la présidente de la BCE.