Selon l'armée, les trois otages avaient brandi un drapeau blanc et appelé à l'aide en hébreu. Les victimes, âgées de 28, 25 et 26 ans, auraient été tuées au cours d'opérations dans un quartier de la ville de Gaza.
Tous trois faisaient partie des quelque 250 personnes prises en otage lors de l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1140 morts, selon un bilan officiel revu à la baisse par Israël. A ce jour, 129 otages seraient toujours retenus à Gaza.
Palestiniens sous les bombes
En représailles, Israël a promis de «détruire» le Hamas et bombarde sans relâche la bande de Gaza. L'armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre contre le mouvement islamiste palestinien à présent étendue à tout le territoire, y compris au sud où se sont massés des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.
Selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, 18'800 personnes, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, ont été tuées par les bombardements israéliens.
«A l'encontre de nos règles»
Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte par l'armée israélienne, les trois otages étaient apparus dans un secteur où les troupes subissent de nombreuses embuscades. Ils ont agité un drapeau blanc improvisé et parlé en hébreu.
«Un des soldats les a vus lorsqu'ils sont apparus. Ils ne portent pas de t-shirts et ils ont un bâton avec un tissu blanc dessus. Le soldat s'est senti menacé et a tiré (...) Deux (otages) sont tués», a déclaré un responsable militaire à des journalistes.
«Immédiatement, un autre est blessé et se rue dans le bâtiment», a-t-il ajouté, précisant que les soldats ont ensuite «entendu un appel à l'aide en hébreu». L'incident va «à l'encontre de nos règles d'engagement», a-t-il encore dit.
Peu après l'annonce de l'armée israélienne vendredi, des familles d'otages et des sympathisants ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération.
Seconde trêve ?
Dans ce contexte, une seconde phase de la trêve est-elle possible? Fin novembre, un cessez-le-feu d'une semaine avait permis une pause dans les combats ainsi que la libération d'une centaine d'otages détenus par le Hamas et de 240 prisonniers palestiniens écroués par Israël.
Après l'annonce de la mort des trois otages, le site d'informations Axios a indiqué que David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, doit rencontrer dans le week-end le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
La rencontre est prévue en Europe et doit porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d'otages, selon Axios.
Habitants de Gaza acculés
Après plus de deux mois de guerre et un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, les conditions de vie sur le petit territoire surpeuplé sont décrites comme cauchemardesques par l'ONU, les ONG et les habitants acculés dans des zones toujours plus petites.
Quelque 1,9 million d'habitants, soit 85% de sa population, ont été déplacés, selon l'ONU, dont beaucoup ont dû fuir plusieurs fois face aux bombardements et combats qui s'étendaient.
«Combats acharnés»
Tôt samedi, le Hamas a fait état de «combats acharnés» dans le secteur de Jabaliya (nord), de frappes aériennes et de tirs d'artillerie intenses à Khan Younès, nouvel épicentre des combats dans le sud du territoire.
En Cisjordanie occupée depuis 1967 par Israël en violation du droit international, où la violence s'est intensifiée après le déclenchement de la guerre à Gaza, huit Palestiniens ont été arrêtés à Naplouse. L'armée israélienne a lancé une opération, selon l'agence de presse palestinienne Wafa.
Face aux pressions internationales, notamment de son allié américain, Israël a autorisé vendredi l'ouverture «temporaire» d'un nouveau point d'entrée pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza via le terminal de Kerem Shalom.
Cette décision vise à décongestionner celui de Rafah. C'est actuellement l'unique point d'entrée des camions de vivres et médicaments dans l'étroite bande de terre, et à un rythme très inférieur à celui d'avant la guerre.
Journaliste tué
Les journalistes à Gaza continuent par ailleurs de payer un très lourd tribut: un journaliste d'Al Jazeera a été tué vendredi. Le chef de bureau d'Al Jazeera à Gaza, Waël Dahdouh, qui avait perdu son épouse et deux de ses enfants au début de la guerre, a lui été blessé au bras par des éclats d'obus et transféré dans un hôpital de Khan Younès.
Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Photographe turc roué de coups
Un journaliste de l'agence de presse turque Anadolu a lui aussi été blessé à Jérusalem-est, annexée et occupée par Israël. Dans des images récupérées par l'AFP, on voit ce photographe, Mustafa Alkharuf, d'abord frappé au visage puis roué de coups de pieds.
Un porte-parole de la police israélienne a assuré que les officiers observés dans la vidéo avaient fait l'objet d'une «suspension opérationnelle immédiate».
Les tensions croissent dans la région
La guerre à Gaza continue d'accroître les tensions dans la région. Un drone a été abattu par les forces aériennes égyptiennes samedi dans le Sinaï égyptien, frontalier d'Israël et un autre a été abattu par un navire de guerre britannique en mer Rouge, où les rebelles Houthis, proches de l'Iran, mènent des attaques quasi-quotidiennes.