Alors que certains observateurs voyaient retomber le soufflé de cette tendance, la consommation de substitut de viandes et d'alternatives végétales comme sources de protéines ne désemplit pas.

Contraction de «vegan» et «january», le défi mondial consistant à favoriser l'alimentation végétale en janvier fête sa 4e édition. «Les consommateurs continuent à chercher des alternatives végétales pour leurs plats préférés. Après un fort engouement initial ces dernières années, les produits à base de plantes sont en phase de normalisation», explique à l'agence AWP, Mélanie Stebler, responsable marketing pour les produits d'origine végétale chez Nestlé Suisse.

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Pour Mark Schneider, directeur général de la multinationale veveysanne, «il ne s'agit pas seulement d'avoir un produit qui ressemble à un hamburger ou à un morceau de poulet, mais un produit végétal comme source de protéines», explique-t-il dans un entretien accordé à Bloomberg mi-décembre. Dans toutes les catégories de prix et dans toutes les régions du monde, le dirigeant note un réel développement. «Chez les nouvelles générations en particulier, nous sommes convaincus que cela contribuera à la croissance à long terme cette catégorie», ajoute Mme Stebler.

Présente en Suisse depuis 2018, la société affiche un large panel d'alternatives aux viandes animales avec une gamme de 25 produits et des innovations en cours d'élaboration. En 2020, elle avait lancé la version végétale du thon, nommée Vuna, répondant aux problématiques de surpêche. Au centre de recherche Nestlé, sis à Lausanne, près de 300 chercheurs innovent en ce sens. D'autres acteurs comme Cornatur ou V-Love se démarquent également.

Moins de viandes, plus de choix

La Société Suisse de Nutrition (SSN) recommande qu'un adulte ne mange pas de viande plus de deux à trois fois par semaine et entre 100 et 120 grammes à chaque fois. Un rappel au ralentissement de la consommation de viandes qui trouve une oreille attentive auprès des consommateurs compte tenu de l'explosion des prix au rayon boucherie. En décembre 2023, le prix de la viande de boeuf a ainsi augmenté de 2,1% par rapport à la même période un an plus tôt, rapporte lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Toujours plus soucieux de leur santé, des conditions d'élevage et de l'impact environnemental, les consommateurs sont friands des alternatives proposées aux viandes animales. Pour une large partie, ces produits répondent à un changement de régime, pour une autre partie il s'agit de réduire cette consommation et de varier les apports en protéines. En 2022, 71% de la population suisse déclaraient faire attention à certains aspects de leur alimentation et 16% suivre les recommandations concernant la consommation de fruits et légumes, indique l'OFS.

«Afin de trouver de nouveaux consommateurs, nous poursuivons nos efforts pour améliorer le goût, la texture et le profil nutritionnel, tout en veillant à ce qu'ils soient abordables», étaie Mme Stebler. «La demande pour les produits à base de plantes représente des opportunités de développer notre portefeuille dans ce domaine.»

La taille du marché mondial des substituts de viande est évaluée à 5,4 milliards de dollars (4,6 milliards en francs) et devrait dépasser les 12,3 milliards d'ici 2029 avec une croissance annuelle moyenne de 11,1%, chiffre l'institut d'études de marché Fortune Business Insights.

A l'échelle mondiale et sur ce marché stratégique, le géant agroalimentaire Nestlé a réalisé près d'un milliard de francs de ventes en 2022.

S
SDA