Les deux productions sont les grandes favorites d'une soirée qui suit pour l'instant le script établi par la plupart des observateurs de l'industrie. Avec 27 nominations, «Succession» fait figure de mastodonte et est largement attendue pour emporter le prix de la meilleure série dramatique.

Chronique noire et grinçante des querelles intestines d'une richissime famille aux commandes d'un vaste empire médiatique, cette production HBO a bien démarré la soirée. Son acteur Matthew Macfadyen a remporté le prix du meilleur second rôle masculin dans une série dramatique.

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La série vise également le prix du meilleur acteur, avec trois prétendants, Kieran Culkin, Jeremy Strong et Brian Cox, parmi les six nommés de cette catégorie. Sarah Snook, seule femme héritière de la dynastie Roy dans la série, est également favorite pour l'Emmy de la meilleure actrice.

L'ultime saison de «Succession» a été encensée par la critique. Son triomphe annoncé pour son chant du cygne devrait donc nourrir les regrets de deux concurrents avec de nombreux mérites: l'adaptation du jeu vidéo éponyme, «The Last of Us», et «The White Lotus», une satire chic et grinçante sur l'hypocrisie des riches. L'actrice Jennifer Coolidge, qui y incarne une héritière hautaine et égocentrique, a remporté le prix du meilleur second rôle féminin.

«The Bear» empile les statuettes

Côté comédies, l'autre favori «The Bear: sur place ou à emporter» a commencé la soirée en raflant l'essentiel des prix, avec cinq statuettes attribuées à la mi-cérémonie. Cette série, qui plonge dans l'envers mouvementé des cuisines d'un restaurant de Chicago, a vu toutes ses vedettes, Jeremy Allen White, Ayo Edebiri et Ebon Moss-Bachrach, récompensées dans leurs catégories respectives.

Parmi la concurrence, «Ted Lasso», qui suit les aventures d'un entraîneur de football américain parachuté dans une équipe de foot anglaise, espère encore quelques récompenses, malgré une troisième et dernière saison qui a déçu le public et la critique.

Les Emmy Awards, équivalent des Oscars pour la télévision américaine se déroulent habituellement en septembre, mais les grèves des acteurs et scénaristes d'Hollywood ont complètement bouleversé leur calendrier. L'industrie a été complètement paralysée pendant six mois, avec des acteurs interdits de promotion pendant le mouvement social, ce qui a forcé la cérémonie à opter pour un report en janvier.

Audience en berne

Une décision qui n'arrange pas les organisateurs, qui tentent de contrer la baisse des audiences de cette grand-messe de la télévision américaine. Les Emmys se retrouvent cette année pris en sandwich entre plusieurs grandes dates de récompenses hollywoodiennes, dont les Golden Globes et l'annonce des nominations aux Oscars, et sont donc moins attractifs pour les téléspectateurs.

Le présentateur, Anthony Anderson, star de la série «Black-ish» et en charge de la présentation de cette édition, a lancé la cérémonie en confiant à sa mère le rôle d'interrompre les vainqueurs trop longs dans leurs remerciements.

«J'aimerais vous demander à tous de garder ces discours succincts», a-t-il plaisanté, alors que les cérémonies de remise de prix américaines luttent pour séduire les plus jeunes, davantage enclins à regarder un résumé des meilleurs moments après coup sur les réseaux sociaux.

Sans compter qu'à cause du report, les Emmy Awards récompensent des séries dont les saisons en lice ont souvent débuté il y a dix-huit mois, une éternité dans le monde du divertissement. Les séries diffusées à partir de l'automne 2023 doivent être récompensés en septembre prochain, lors des prochains Emmys.

Le contexte est donc vraiment défavorable pour redresser la barre, après une cérémonie suivie par seulement 5,9 millions de téléspectateurs en 2022 - soit encore moins que l'édition de 2020, surnommée «PandEmmys», quand les stars étaient restées chez elles pour cause de confinement.

La 75e cérémonie des Emmy Awards se poursuit. Parmi les prix à venir, la catégorie mini-séries est notamment très disputée: les productions Netflix «Acharnés» et «Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer» se tirent la bourre avec 13 nominations chacune.

S
SDA