Malgré un contexte déprimé pour les prix du gaz et du pétrole, la 4e major mondiale a amélioré son bénéfice net de 4% par rapport à 2022, grâce à la «croissance des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL) et de l'électricité», a souligné mercredi son directeur général (CEO) Patrick Pouyanné dans le communiqué des résultats de l'entreprise.

Ce bilan est cependant en-deçà des prévisions des analystes, qui attendaient entre 21 et 22 milliards d'euros de bénéfice net.

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Le bénéfice ajusté, l'indicateur de référence pour les investisseurs, a lui reculé de 36% à 23,2 milliards de dollars, par rapport à 2022, en raison de son retrait de ses activités en Russie.

Le groupe français fermait mercredi le bal des résultats annuels des majors pétrolières et gazières, dont les profits ont reflué sur fond de baisse des prix des hydrocarbures.

Tout le secteur avait profité en 2022 de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine.

Précédant les résultats de TotalEnergies, le géant Shell a publié la semaine dernière un bénéfice divisé par plus de deux en 2023, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures. L'autre britannique, BP, et les américaines Exxon-Mobil et Chevron ont elles aussi pâti du reflux des hydrocarbures.

Dans cet environnement baissier pour l'énergie, TotalEnergies a mieux résisté.

Alors que ses milliards de profits donnent lieu chaque trimestre à des débats alimentés par les politiques et les ONG, le groupe a d'ores et déjà tenu à publier mardi, veille de publication de ses résultats, ses «contributions et engagements» pour la France.

Il a notamment annoncé qu'il débourserait «320 millions d'euros d'impôt sur les bénéfices et taxe de solidarité sur l'électricité au titre de 2023». Mais le groupe, interrogé par l'AFP, n'a toutefois pas précisé quelle est la part des impôts sur ce montant.

4e mandat en vue pour Patrick Pouyanné

Le groupe a opéré une diversification dans l'électricité renouvelable, mais il reste très critiqué pour la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles, néfastes pour le climat.

En 2023, TotalEnergies a notamment annoncé des projets ou acquisitions en Namibie, au Suriname et au Brésil, et il s'est renforcé aux Etats-Unis dans le gaz liquéfié (GNL), une énergie très convoitée par l'Europe qui cherche à remplacer le gaz russe.

«On est quand même durablement lié à l'importation de gaz naturel liquéfié en Europe», affirmait mi-janvier Patrick Pouyanné, le PDG du groupe qui revendique la place de 3e acteur mondial du GNL.

En septembre, le groupe s'était encore attiré les critiques en annonçant vouloir augmenter sa production d'hydrocarbures de 2 à 3% par an dans les cinq prochaines années, tandis que plusieurs pétroliers comme Enel, Shell et BP ont annoncé en 2023 une révision en baisse de certains de leurs objectifs de transition énergétique.

Mis sous pression par les militants du climat et des droits humains, le groupe est visé par plusieurs actions judiciaires contre sa stratégie ou contre ses projets gaziers et pétroliers, dont le très controversé projet Tilenga/Eacop en Ouganda et en Tanzanie.

Il soutient que ces projets sont encore nécessaires pour répondre à la demande mondiale, et fait valoir qu'il consacre aussi un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone, notamment dans l'éolien et le solaire. TotalEnergies compte maintenir son cap de 35 GW de capacités d'électricité renouvelable en 2025, avant 100 GW en 2030, un objectif ambitieux.

La publication des résultats de TotalEnergies lancera une année 2024 particulière pour le groupe, qui fête en mars ses 100 ans d'existence et devrait reconduire son PDG Patrick Pouyanné pour un quatrième mandat lors de sa prochaine assemblée générale en mai.