Avec son C919, Pékin souhaite chambouler un secteur dominé depuis des décennies par les grands constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing, tout en réduisant sa dépendance à l'égard des technologies étrangères.

Ce monocouloir, construit par l'entreprise publique Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC), est un concurrent potentiel de l'A320, l'avion le plus vendu au monde, de l'européen Airbus, et du 737 MAX de Boeing, qui se retrouve dans la tourmente après un incident en matière de sécurité.

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Le C919 est un avion «contre lequel... nous allons commencer à rivaliser», a déclaré Dave Schulte, directeur général du marketing de Boeing pour la région Asie-Pacifique.

Mais «ce sera à chacun des constructeurs de prouver la valeur aux compagnies aériennes (...) la solidité du produit», a-t-il précisé lors du salon de Singapour.

«Je pense qu'ils (COMAC) seront également confrontés à certains défis croissants... qu'ils devront surmonter afin de continuer à être compétitifs sur le marché régional», a-t-il encore indiqué.

Boeing prévoit que l'Asie du Sud-Est aura besoin de 4225 nouveaux avions d'ici 2042, a ajouté M. Schulte.

La demande sera stimulée, a-t-il précisé, par les besoins des transporteurs low-cost, dans cette région de plus de 650 millions d'habitants.

L'avion C919 effectue des vols commerciaux en Chine depuis le mois de mai. Il avait été présenté pour la première fois en dehors de la Chine continentale à Hong Kong en décembre.

La COMAC a annoncé mardi que la compagnie aérienne chinoise Tibet Airlines avait finalisé une commande de 40 appareils C919.

Dans le même temps, Boeing a annoncé une commande de la compagnie aérienne Thai Airways pour 45 appareils Dreamliners et une autre pour quatre Dreamliners destinés à Royal Brunei Airlines.

Bien que le salon de Singapour soit une bonne opportunité pour Pékin de présenter le C919, il sera difficile pour la COMAC de trouver un acheteur international de renom, selon l'analyste aéronautique Shukor Yusof du cabinet de conseil Endau Analytics basé à Singapour.

«Le +made in China+ est encore stigmatisé dans l'industrie aéronautique, même si la Chine est aujourd'hui leader mondial sur le marché des véhicules électriques», a-t-il déclaré à l'AFP.

«Il faudra du temps pour que le C919 soit commandé par un grand transporteur», a-t-il ajouté, même si «la question est de savoir quand, et non pas si une compagnie aérienne de premier plan achètera un avion commercial fabriqué en Chine».

S
SDA