«L'indépendance vis-à-vis des grands groupes pourrait encore être une valeur motrice pour le groupe Armani à l'avenir, mais je ne pense pas pouvoir exclure quoi que ce soit», a déclaré M. Armani dans une interview écrite avec l'agence Bloomberg publiée vendredi.

«Je n'envisage pas pour l'instant un rachat par un grand conglomérat du luxe» mais «je ne veux rien exclure a priori, car ce serait un comportement pas très entrepreneurial», explique-t-il.

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Quant à une entrée en Bourse, «nous n'en avons pas encore discuté», mais «c'est une option qui pourrait être envisagée, espérons-le, dans un avenir lointain», commente M. Armani.

«Les grands groupes ont de plus en plus de marques historiques dans leur ligne de mire», déplore toutefois le vétéran de la mode italienne.

Si un rachat «peut assurer la croissance d'une part, cela entraîne d'autre part un inévitable changement de valeurs et des bouleversements importants, y compris pour le style», prévient-il.

Ces vingt dernières années, plusieurs groupes italiens se sont fait racheter par le géant français du luxe LVMH, comme Fendi, Bulgari et Loro Piana. Son rival Kering s'est emparé de Gucci et détient une part de 30% dans Valentino avec une option permettant de monter à 100%.

Interrogé sur sa succession, M. Armani estime que «la meilleure solution serait un groupe de personnes de confiance qui me sont proches et que j'ai choisies».

Giorgio Armani, qui n'a pas d'enfant, a évoqué dans ce contexte les dirigeants de la fondation de son groupe, en particulier Leo Dell'Orco, qui l'a aidé à gérer sa société pendant des années, ainsi que ses nièces Silvana et Roberta Armani et son neveu Andrea Camerana.

«La fondation décidera et gouvernera l'avenir du groupe Armani car ce sont les personnes les plus proches de moi qui sont aux commandes», souligne M. Armani.

Le groupe Armani a enregistré en 2022 un chiffre d'affaires de 2,35 milliards d'euros (2,28 milliards de francs au cours du jour), en hausse de 16,5%, et a vu son bénéfice opérationnel (Ebit) grimper de 30% à 202,5 millions d'euros.