Peu après 10h00 locales, le sous-marin «Kazan» est entré dans la baie de La Havane, montrant une partie de son kiosque et de sa tourelle à côté de laquelle un drapeau cubain était visible, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Deux heures plus tôt, le pétrolier «Pashin» et le remorqueur «Nikolaï Chiker» décoré des couleurs blanc, bleu et rouge du drapeau russe, avaient été les premiers à entrer dans le port, suivis par la frégate «Almirante Gorshkov».
«Aucun des navires n'est porteur d'armes nucléaires, de sorte que leur escale dans notre pays ne représente pas une menace pour la région», avait indiqué la semaine dernière le ministère cubain des Forces armées révolutionnaires (Minfar).
Règles respectées
Il s'agit d'une visite qui «respecte strictement les règles internationales auxquelles Cuba adhère» et qui répond aux «relations historiques d'amitié» entre La Havane et Moscou, avait-il précisé.
Le ministère russe de la Défense a indiqué dans un communiqué, cité mercredi par l'agence de presse Interfax, qu'avant d'entrer dans le port de La Havane, la flotte avait réalisé «un exercice sur l'utilisation d'armes de missiles de haute précision».
Pour la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, l'arrivée de ces navires à La Havane «n'est pas une surprise, car les Russes ont déjà fait de telles escales sur l'île des Caraïbes». Et ne «constitue pas une menace pour les Etats-Unis», dont les côtes les plus proches se trouvent à environ 160 km de La Havane.
Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a cependant souligné que cette flotte «dispose d'un sous-marin» à propulsion nucléaire «que les flottes qui sont venues (à Cuba) auparavant n'avaient pas».
Relations «stratégiques
Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, et son homologue cubain Bruno Rodriguez se sont rencontrés mercredi à Moscou.
Les relations politiques entre les deux anciens alliés de la Guerre froide se sont intensifiées depuis une rencontre entre les présidents des deux pays à Moscou fin 2022. Vladimir Poutine considère les relations avec Cuba comme »stratégiques«.
En près de deux ans, plusieurs délégations officielles et commerciales se sont également rendues dans les deux pays pour promouvoir des investissements et projets de coopération économique.
Une flotte de la marine russe s'était rendue à Cuba en 2019, à un moment de fortes tensions entre La Havane et Washington après l'arrivée au pouvoir du républicain Donald Trump (2017-2021).
Depuis plus de six décennies, Washington impose à Cuba un embargo financier et commercial que Donald Trump a renforcé en inscrivant l'île sur sa liste noire des pays soutenant le terrorisme.
Joe Biden, son successeur démocrate, l'a maintenue sur cette liste et n'a pas modifié substantiellement les sanctions.
La Russie fait également l'objet de sanctions commerciales occidentales pour sa guerre avec l'Ukraine.
Un navire patrouilleur de la marine royale du Canada, le »HMCS Margaret Broooke" est par ailleurs attendu vendredi à La Havane dans le cadre du 80e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, selon le ministère cubain des Affaires étrangères.