Bonjour,
L'indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable sur un an en Suisse en novembre, à 0,0%, fait savoir mercredi l'OFS. L'inflation a par ailleurs diminué de 0,2% par rapport au mois précédent en raison notamment de la baisse des prix dans l'hôtellerie.
ats
Publicité
Par rapport à la même période l'an passé, les prix des carburants ont reculé de 4,8% dans le pays, tout comme ceux des produits pétroliers, de 2,4%, montrent les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ceux des produits à base de tabac ont par contre augmenté de 2,3%, tout comme les prix des loyers, de 1,6%.
La diminution de l'inflation de 0,2% par rapport au mois d'octobre s'explique de son côté par la diminution des prix dans l'hôtellerie (-7,1%) et des voyages à forfait internationaux (-3,4%), mais aussi par la baisse des prix des fruits et légumes (-2,8%) et des voitures neuves (-1,2%), note l'OFS.
Les loyers du logement (+0,2%) ainsi que les prix des transports aériens (+4,0%) et du mazout (+4,5%) ont en revanche connu une hausse d'un mois sur l'autre.
Alors que les prix des produits indigènes ont augmenté de 0,4% sur un mois, ceux des produits importés ont fléchi de 1,3%. L'inflation sous-jacente (soit hors produits frais et saisonniers, énergie et carburants) a elle pris 0,4%.
Cette dernière demeurant contenue, le directeur des investissements d'Oddo BHF Suisse Arthur Jurus y voit «un signe que la pression domestique demeure faible malgré un marché du travail tendu.»
A ses yeux, «la Suisse évolue ainsi dans un régime rare en Europe, caractérisé par une stabilité presque parfaite des prix, où les forces désinflationnistes liées aux importations neutralisent les faibles pressions domestiques,» dit-il dans une note.
Cette dynamique est portée par la nouvelle baisse des prix des biens importés, selon lui, «reflet de la vigueur du franc et de la détente dans l'énergie et plusieurs catégories de biens industriels. Les postes les plus volatils - hôtellerie, voyages à forfait, voitures neuves, fruits et légumes - ont nettement corrigé, renforçant le rôle stabilisateur du franc dans un contexte mondial encore incertain.»
Le seul bémol, selon l'expert, sont les loyers: «La pénurie de logements, l'immigration nette et la transmission graduelle des hausses de taux hypothécaires expliquent cette tension. On observe toutefois un ralentissement de la progression mensuelle, ce qui suggère une pause temporaire dans l'ajustement.»
Pour Sophie Altermatt chez Julius Bär, «l'inflation au quatrième trimestre devrait être nettement inférieure aux prévisions conditionnelles de la Banque nationale suisse (BNS), ce qui entraînera une révision à la baisse de ses prévisions d'inflation à court terme».
Publicité
«Malgré la faiblesse de la dynamique inflationniste, nous ne pensons pas qu'une tendance déflationniste se développera, qui inciterait la BNS à procéder à de nouvelles baisses de taux», ajoute-t-elle, alors que la prochaine décision de politique monétaire de la BNS sera annoncée le 11 décembre.
«Il n'y a aucune raison pour que la BNS continue à resserrer sa politique monétaire», abonde Alexander Koch chez Raiffeisen. «Même si la tendance générale des prix est actuellement très modérée, la robustesse de la demande intérieure, combinée à la tendance latérale du taux de change EUR/CHF qui persiste depuis le début de l'année 2024, ne laisse pas présager de baisse généralisée des prix. Et l'accord douanier américain a récemment amélioré les perspectives d'une hausse modérée des prix à la consommation à moyen terme», commente-t-il.
Publicité