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Nicolas Mertenat, Fondateur et designer de Blancarré
© R.Guelat

Un de vos meilleurs souvenirs professionnels?

Lorsque, engagé par Dior Horlogerie à Paris au début des années 2000, j’ai eu l’occasion de collaborer avec Hedi Slimane, alors directeur artistique de Dior Homme, pour dessiner et développer la montre Chiffre Rouge. Son approche visionnaire de la mode et du produit ainsi que sa manière d’appréhender l’esthétique d’un produit m’ont marqué et surtout ouvert de nouvelles perspectives dans ma conception de l’horlogerie. 

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Quel autre métier auriez-vous voulu exercer?

J’avais hésité lors du concours d’entrée à la Haute Ecole d’arts appliqués à m’inscrire en architecture, mais mon professeur de sculpture de l’époque m’avait conseillé de choisir plutôt le design d’objets et d’accessoires, ce qui s’est avéré me correspondre beaucoup mieux. Finalement, je pratique avec mes montres une architecture à petite échelle...

Le talent que vous rêveriez d’avoir?

Celui de me mettre dans la peau d’un personnage, de l’incarner au travers de sa psychologie et de ses comportements. J’admire les acteurs pour leur capacité à jouer des rôles. 

Un trait de caractère qui vous séduit ou qui vous agace?

L’autodérision et l’humour. Chez moi et chez les autres. Cela permet d’accepter ses propres défauts et l’humour est un outil efficace pour désamorcer des situations tendues.

Quelle a été votre plus grande erreur?

Celle de m’oublier moi-même dans une période de confort professionnel et, avec le temps, de me retrouver déconnecté de mes vraies aspirations. Sortir de la routine demande une vraie remise en question et beaucoup de courage.

Le meilleur conseil que vous ayez reçu?

Faire les choses à ma manière et y croire. Cela nécessite de prendre de la hauteur pour voir les choses sous un autre angle afin de sortir de la manière habituelle de fonctionner. Cela exige de la confiance et c’est une véritable source de créativité et de satisfaction.

Votre plus dure école de la vie?

Après avoir été longtemps employé, l’apprentissage de la vie d’entrepreneur avec ses alternances d’épisodes euphoriques et de doutes. Le choix de devenir indépendant est un moment enthousiasmant rempli de perspectives prometteuses, mais également un fossé immense pour sortir de la zone de confort dans laquelle je me trouvais, très protégé.

Votre plus grande extravagance?

La rupture avec ma vie professionnelle passée et le lancement de ma propre marque Blancarré. Un mélange de courage, de conviction et d’optimisme, mais surtout le besoin de nouveaux défis.

Votre plus grand rêve?

Simplement de conserver mon indépendance, synonyme d’espace de liberté même si le prix à payer est grand. J’ai découvert tardivement que ce mode de fonctionnement était le mien.

Qui ou quoi aimeriez-vous être le temps d’une journée?

Je voudrais me mettre dans la peau d’un grand entrepreneur contemporain, Elon Musk par exemple, pour savoir quelle vision il aurait de ma marque et quelles recettes il appliquerait pour la développer. Cela pourrait être très inspirant.

La personnalité avec laquelle vous aimeriez dîner?

Avec Richard Branson. J’ai toujours admiré sa manière de s’impliquer directement dans les lancements de ses multiples entreprises déclinées de Virgin en se mettant lui-même en scène. Ce serait passionnant et enrichissant de converser avec lui sur ses expériences et d’en retirer de précieux conseils.

OH
Odile Habel