La Suisse possède un savoir-faire certain dans la recherche et le développement des drones. En témoigne l’existence de start-up romandes comme SenseFly ou Flyability. Mais pour Stanley Schmitt, le pays est à la traîne – notamment comparé à son voisin français – en ce qui concerne le marché des utilisateurs. Fort de son expérience chez Caterpillar, le Genevois est convaincu que les demandes des entreprises vont s’accroître dans ce domaine. Tout comme les besoins en formation. «Le grand public ne voit que les aspects pilotage et images de film, alors que les applications possibles sont multiples, du transport des colis en passant par le largage de liquides, par exemple pour le démoussage des toitures», explique-t-il.

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Au printemps 2018, Stanley Schmitt se lance dans l’aventure entrepreneuriale, parallèlement à son emploi. Il fonde Vertical Master, un pôle de formation aux métiers du drone, s’inspirant de ce qui pratique en France – où la législation est notamment plus avancée qu’en Suisse. Parmi les enseignements proposés par les six instructeurs de l’école, le pilotage bien sûr, mais aussi des cours plus spécifiques comme la photogrammétrie (ensemble de mesures faites à partir d’images aériennes) ou la thermographie (drone équipé de caméra infrarouge). Une dizaine de modules de formations sont proposés par Vertical Master, pour un coût de 960 francs environ (pour des modules de deux jours).

A ce jour, quelque 80 Romands se sont déjà formés chez Vertical Master, principalement des professionnels du bâtiment, des architectes, des agriculteurs, des géomètres ou des cartographes, pour qui le drone représente une compétence supplémentaire dans leur métier. Autre public identifié par Stanley Schmitt, les personnes en reconversion professionnelle. «Celles-ci sont intéressées par tous les aspects du drone, raison pour laquelle nous mettons en place, pour janvier 2019, un package comprenant toutes nos formations, avec la possibilité de le compléter avec une licence de la DGAC française, l’équivalent de l’Office fédéral de l’aviation civile en Suisse.»

Le dirigeant de l’école de drones, qui vient de décrocher le soutien de Genilem durant trois ans, l’organisme de coaching et de soutien aux jeunes entreprises innovantes, fourmille de projets pour 2019. Il compte entrer en contact avec les ORP afin que ces derniers intègrent cette formation dans leur catalogue de prestations aux chômeurs. De nouveaux sites de pilotage vont être ouverts: après Choulex, dans le canton de Genève, Vertical Master sera présente à Collombey-Murat (VS) dès le mois de novembre et à l’Aéropôle de Payerne en mars 2019. «Et nous allons proposer un service de conseils et d’accompagnement aux PME qui souhaitent intégrer l’utilisation d’un drone dans leurs activités», conclut Stanley Schmitt.

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Elisabeth Kim