Lancé en mars 2020, Clubhouse a débarqué en Suisse fin 2020, auréolé par son démarrage fulgurant – 13 millions de téléchargements dans le monde. Aujourd’hui, des entrepreneurs romands y ont pris goût. «J’ai découvert Clubhouse début mars et, une semaine après, j’ouvrais ma première room, glisse Babette Keller Liechti, CEO de KT Home. C’est un outil génial lorsqu’on a des choses à dire et quand on a envie de réunir des personnes autour d’un thème.» La fabricante de masques communautaires envisage d’ailleurs d’y rassembler les fabricants suisses de protections anti-covid pour débattre et échanger sur la question.

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A Genève, Frédéric Gross, Managing Partner au sein d’Actoria Group, actif dans les transmissions d’entreprises, est également membre de Clubhouse, mais n’a pas encore «pressé le bouton vert», à savoir ouvert sa propre room. Car rappelons que sur l’application audio, toutes les discussions sont en direct dans des «chambres», ouvertes ou semi-ouvertes, et sans enregistrement possible. Si vous tentez de le faire, un pop-up vous remettra à l’ordre.

L’accès à la plateforme se fait par parrainage. Soit vous recevez une invitation d’un membre, soit vous vous mettez sur liste d’attente lors du téléchargement de l’application. L’effet FOMO (fear of missing out) est garanti! Les invitations s’arrachent sur le marché gris. «On m’a proposé 1000 euros pour une invitation, signale Dan Noël, le CEO de Starterland, qui anime une room deux fois par mois, comptant entre deux et 150 participants. Le meilleur moyen, si vous ne connaissez personne dans Clubhouse, est de vous inscrire sur liste d’attente, comme moi. Le lendemain, j’avais reçu une invitation pour entrer.»

Une fois membre, vous recevez deux invitations. Vous pouvez aussi en gagner en animant des rooms ou en invitant des personnalités de valeur aux yeux des algorithmes du média social. Attention, vous pouvez aussi être éjecté de la plateforme si vous ou l’un de vos invités vous comportez mal. A noter que la protection des données reste problématique. En avril dernier, les données de 1,3 million d’utilisateurs de Clubhouse ont été publiées sur un forum de pirates informatiques.

Tous les âges sont présents, avec des rooms d’influenceurs très jeunes et des décideurs plus matures, à l’image du fondateur de Feed, Anthony Bourbon. Il rassemble près de 1000 personnes chaque jour au sein de trois rooms quotidiennes.

Est-ce utile pour ma PME?

Ce réseau permet de créer des débats hors de votre cercle et d’entendre d’autres manières de penser. «J’ai désormais des contacts avec la French Tech à Paris. Un journaliste du New York Times m’a aussi interviewé à la suite d’un débat sur l’horlogerie, confie Dan Noël. C’est une plateforme pour intervenir en tant que personne, moins en tant que marque. Il n’y a rien à voir. On veut entendre le patron de Ferrari, pas voir son catalogue. C’est un bon outil de B2B, mais il y a aussi beaucoup de gourous du développement personnel. A noter qu’il y a aussi beaucoup de femmes. Elles se sentent sans doute plus en confiance que devant la vidéo. Clubhouse a un côté militant et les questions égalitaires y sont un thème porteur.»

Comment animer une room?

Après une phase d’observation dans laquelle vous écoutez et commencez à prendre la parole, ouvrez votre room. Animez en solo ou avec d’autres personnalités, un rendez-vous à midi ou vers 19 heures, de trente à quarante minutes. Pas trop long. Indiquez le temps sur l’invitation et annoncez votre discussion sur divers réseaux, au moins une semaine avant, pour permettre aux intéressés de rejoindre Clubhouse.

  • 13  millions de téléchargements sur Clubhouse en quatorze mois.
  • Mars 2020. Création du réseau social 100% audio par la start-up Alpha Exploration.
  • 4 milliards de dollars. La valorisation de Clubhouse.
  • Les concurrents. Facebook teste une app de conférence audio (Hotline), Twitter prévoit des lieux de conversation audio en direct (Spaces).
TB
Tiphaine Bühler