«Comme toutes celles et tous ceux qui traversent les années en sacrifiant tout à leur sport, j’ai longtemps cru en ma bonne étoile quand j’avalais les kilomètres, arc-bouté sur ma petite reine. Sans doute parce que j’ai fréquenté très tôt le monde du cyclisme professionnel. Je n’avais que 19 ans quand j’ai signé mon premier contrat. En Belgique qui plus est, qui reste la Mecque du vélo et du cyclocross, dont j’ai rapidement fait ma spécialité. Un choix assurément influencé par le glorieux souvenir des succès de Laurent Dufaux et de Pascal Richard surtout, champion du monde de la discipline

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Hasard de la vie qui n’en est peut-être pas tout à fait un, mon bureau et le sien sont aujourd’hui mitoyens, à Montreux. Bref. De titres de champion suisse en places d’honneur aux niveaux européen et mondial, je pensais de plus en plus que ça le ferait. D’autant que j’appartenais à une équipe ProTour, disposant d’une licence pour le plus haut niveau du cyclisme sur route. Et puis non. La dure réalité d’un milieu au sein duquel les promesses d’un jour ne sont pas souvent celles du lendemain a fini par me décourager. Comme on dit dans le jargon cycliste, j’ai donc mis la flèche en 2015, à l’âge de 25 ans.

Je n’ai pas tout à fait quitté la grande famille du vélo puisque mon ami Stéphane Guex, passionné de cyclisme et aujourd’hui agent général d’une grande compagnie d’assurances, m’a proposé un poste de conseiller dans son agence. Un job qui m’a plu et que j’ai exercé durant cinq ans, tout en gardant en ligne de mire mon objectif de créer ma propre société. Une idée fixe qui me tenaillait et à laquelle je pensais souvent quand je roulais à l’entraînement.

J’ai toujours eu en moi le désir d’indépendance et l’envie d’entreprendre. J’avais d’ailleurs déjà réservé le nom de domaine de mon entreprise avant même ma reconversion. Surtout, je savais ce que j’allais en faire, car je percevais les lacunes que le vaste monde de l’assurance laissait entrevoir. Pour faire simple, je me suis vite rendu compte qu’il était pratiquement impossible de conseiller équitablement un client sans avoir une vue d’ensemble de toutes ses assurances, chacune ayant ses caractéristiques propres. De ce point de vue, toutes les compagnies ne se valent pas au niveau tant du prix que des couvertures. Par conséquent, neuf personnes ou neuf PME sur dix paient trop ou alourdissent leurs factures à cause de doublons ou même de triplons, on en voit tous les jours.

Fort de ce constat, j’ai donc lancé mon entreprise, Myassurance.ch, en 2020. Une plateforme de gestion et d’optimisation des assurances pour les personnes privées et les PME. Un projet 100% digital qui n’empêche pas sa vision humaine, puisque, en cas de besoin, le client a toujours un conseiller personnel qu’il peut joindre ou rencontrer à tout moment. Alors que les courtiers traditionnels étaient confinés, avec ma petite équipe, on bossait à fond. Grâce à ce concept, nous avons énormément simplifié les rapports entre assurés et assureurs. Tout est à portée de main et centralisé. Il suffit que la personne nous mandate et nous donne le nom de sa compagnie actuelle et nous, nous analysons en profondeur et nous lui proposons le contrat exactement adapté à ses besoins avec garantie du meilleur prix, puisque nous comparons toutes les compagnies d’assurances du pays.

Bien que le marché ait tout de suite bien réagi, c’est en novembre 2021 que nos affaires ont vraiment décollé avec le lancement de la première application de Suisse permettant la gestion totale de son portefeuille en quelques clics depuis son smartphone. En trois langues. Impressionnant. En six mois, notre fichier clients a explosé. Environ 200 nouveaux clients par mois, issus de toutes les régions du pays, ce qui équivaut à 2 millions de francs de primes. Alors, bien sûr, pour assurer un service personnalisé, on bosse beaucoup, ce qui n’est pas toujours simple quand on est un jeune papa de 31 ans. Mais une fois que nous aurons trouvé notre vitesse de croisière, les choses vont se calmer. Quoique…»

Christian Rappaz, journaliste
Christian Rappaz