Fondée en 1981 par le Français Gérard Glotin, président de la société de liqueurs et de sirops Marie Brizard, l’association internationale Les Hénokiens (dont le nom vient d’Hénoch, un patriarche biblique symbole de longévité) regroupe actuellement 51 sociétés dans neuf pays, dont quatre banques privées suisses: Lombard Odier et Pictet (dès 2006), Les Fils Dreyfus (2013) et Mirabaud, depuis la fin du mois de mai.

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Le point commun de ces vénérables institutions? Elles ont toutes été créées il y a plus de deux siècles – cette limite a été établie par le fondateur, dont l’entreprise avait, à l’époque, dépassé l’âge canonique de 200 ans –, elles sont en bonne santé financière et toujours dépendantes des familles d’origine. Lorsque ces dernières n’en sont plus entièrement propriétaires, elles doivent en détenir la majorité ou le contrôle et compter à leur tête un descendant du créateur.

Privilégier la stratégie à long terme

«Notre objectif a évolué au fil des ans, explique le secrétaire général, Gérard Lipovitch. Au début, il s’agissait de se réunir entre amis pour échanger des expériences ayant trait aux entreprises familiales. Avec l’apport des membres étrangers, la vocation a changé. Nous souhaitons aujourd’hui transmettre un message d’espoir et inciter les gens à continuer de travailler dans ce mode économique qui privilégie les stratégies à long terme.»

Selon lui, l’image des entreprises familiales – qui regroupent d’après la Commission européenne plus de 60% de l’ensemble des sociétés en Europe – s’est passablement améliorée depuis une dizaine d’années. «Auparavant, elles étaient souvent décriées et renvoyaient une image de facilité. Peu à peu, on s’est aperçu que leurs performances étaient meilleures que celles des sociétés cotées, notamment en termes d’emploi et d’investissements. Les grandes écoles ouvrent même des chaires spécialisées, à l’image de l’IMD à Lausanne.»

Maintenir une taille humaine

Comment expliquer que l’ensemble des représentants suisses soient tous issus du monde bancaire? «Aucune autre entreprise ne s’est manifestée spontanément, répond Gérard Lipovitch. Cela dit, nous ne souhaitons pas croître indéfiniment. L’idée est de maintenir une taille humaine et des rapports informels.» Mais il ne suffit pas simplement d’afficher son intérêt. Chaque nouvel affilié doit être accepté par la majorité des membres. Concernant Mirabaud, l’accord a été demandé aux trois autres banques, qui ont accepté la nouvelle venue à l’unanimité.

Associé gérant de la banque genevoise, Nicolas Mirabaud se dit particulièrement fier d’avoir été accepté dans ce cercle fermé, qu’il voit comme un «gage de qualité» pour ses clients et comme un moyen d’échanger avec les autres membres «sur les défis de notre temps et la capacité d’adaptation de nos modèles d’affaires familiaux, axés sur le long terme».

William Türler
William Türler