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Bourse

Le SMI en quête d’un nouveau souffle pour 2026

La demande mondiale en actions tech devrait ralentir en 2026. Le marché suisse en serait le bénéficiaire.

Daniel Hügli

Daniel Hügli

<p>Philipp Navratil, CEO de Nestlé : l'action va-t-elle enfin remonter en 2026 ?</p>

Philipp Navratil, CEO de Nestlé: l'action va-t-elle enfin remonter en 2026?

Keystone

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En fait, une croissance annuelle d'environ 11% pour le Swiss Market Index (SMI) serait déjà presque formidable. Et ce n'est pas tous les jours que l'on atteint un plus haut historique, comme ce fut le cas début mars. Mais sur le plan international, l'année 2025 a presque été une douce déception pour l'indice directeur suisse.

En effet, parmi les grandes places boursières européennes, le SMI a enregistré la plus mauvaise performance avec l'indice phare français CAC. Mais en période de boom, le SMI reste régulièrement à la traîne en raison de l'absence de grandes valeurs technologiques et de la forte pondération des trois valeurs défensives Roche, Novartis et Nestlé.

La situation pourrait être différente l'année prochaine. Le mois de novembre dernier nous donne un indice: le SMI a brillé avec une croissance de près de 5%, alors que les bourses américaines ont enregistré un mois négatif. La raison? Une correction, certes relativement faible en fin de compte, a eu lieu sur les valeurs technologiques américaines. L'action miracle de l'intelligence artificielle Nvidia a ainsi perdu 11% en novembre, tandis que les bons de jouissance de Roche ont gagné 20% au cours du même mois.

Un abandon des grandes valeurs technologiques américaines en 2026 est tout à fait plausible. En effet, la probabilité d'une quatrième année de rendements élevés à deux chiffres pour les actions tech est plutôt faible. «L'orientation plutôt défensive du marché suisse des actions pourrait être à nouveau recherchée l'année prochaine si la bulle de l'IA venait à se dégonfler», écrit Helvetische Bank. Un autre argument en faveur du marché suisse serait le niveau d'évaluation désormais intéressant par rapport aux marchés européens.

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Un apaisement des discussions sur les droits de douane américains devrait en outre donner un coup de pouce aux fabricants de machines suisses ainsi qu'aux producteurs de montres et de bijoux. Les actions de Swatch ont toutefois compensé la forte baisse des cours après le «Liberation Day» début avril. Cela montre que le secteur dépend essentiellement du climat de consommation en Asie, notamment en Chine. C'est de là que proviennent les premiers signes d'une reprise conjoncturelle, mais rien de plus.

Miser sur Amrize avec un peu de risque

Si l'on part du principe d'une correction dans le domaine de l'IA, il faudrait alors considérer avec prudence les actions suisses qui ont profité de la construction de centres de données. C'est le cas d'ABB, de Belimo (qui a déjà nettement corrigé depuis août) ou de Huber+Suhner, mais aussi des fournisseurs du secteur comme VAT, Inficon ou Comet.

Il faut se tourner vers les titres plus résistants. Il n'est pas certain que Roche et Novartis puissent réitérer l'année prochaine leur hausse d'environ 20% de 2025. Holcim, le grand vainqueur du SMI, avec une performance annuelle de 70%? Là aussi, les investisseurs devraient faire preuve de prudence.

Ou miser avec un peu de risque sur Amrize. L'ancienne activité nord-américaine d'Holcim n'a pas décollé en bourse depuis sa scission du groupe en juin. Amrize devrait toutefois être plus connue des investisseurs américains en 2026. En outre, Amrize pourrait profiter de l'augmentation de l'activité de construction et des projets d'infrastructure gouvernementaux aux États-Unis.

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Après quatre années boursières douloureuses et parfois sauvages, de nombreux investisseurs misent sur Nestlé en 2026. Les espoirs reposent sur le nouveau duo de direction, le CEO Phillip Navratil et le président Pablo Isa. Phillip Navratil doit avant tout mettre en œuvre sa rhétorique ferme et les directives qu'il a données à l'entreprise et donc à lui-même lors de son entrée en fonction.

Cela implique des suppressions d'emplois, des désinvestissements et une réduction de la dette. Même si la reprise de l'action ne devait commencer qu'en 2027, voire plus tard: les investisseurs se réjouiront également l'année prochaine d'un dividende généreux. Mais l'époque des rachats d'actions effrénés chez Nestlé est pour l'instant révolue.

Les actions à dividendes en point de mire en 2026

Les difficultés boursières de Sika, fabricant de matériaux de construction et lanterne rouge du SMI cette année, durent encore plus longtemps que celles de Nestlé. L'entreprise souffre de marchés de la construction difficiles en Europe et en Chine. Mais Sika pourrait être un bon investissement. Le programme d'économies et d'investissements récemment mis en place devrait porter ses fruits. Une dynamique de croissance grâce à de meilleures conditions conjoncturelles en Europe devrait être perceptible à partir du deuxième semestre 2026.

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Sur le marché suisse au sens large, les actions permettent également de mieux amortir les secousses du marché et d'assurer la stabilité du portefeuille. Le groupe de pharmacies et de santé Galenica, souvent cité comme action de substitution à Novartis et Roche, a certes fortement progressé en bourse en 2025, pour la première fois depuis des années. Mais rien n'indique que le cours devrait s'effondrer, bien au contraire.

Swiss Prime Site, le plus grand groupe immobilier suisse coté, est un peu plus risqué. Il bénéficie de bonnes conditions-cadres: le niveau zéro des taux d'intérêt en Suisse et donc le faible coût des crédits. Ces garde-fous resteront probablement en place en 2026.

Avec deux actions en baisse, les investisseurs peuvent prendre des risques et parier sur un retournement de la Bourse: en raison d'un avertissement sur les bénéfices début novembre, l'action du fabricant de transformateurs R&S Group a perdu tous les bénéfices mirobolants des mois précédents. Pourtant, les perspectives commerciales du fabricant de transformateurs restent intactes.

Le spécialiste de l'emballage SIG est le deuxième pari à risque. Le manque de dividendes ainsi qu'un avertissement sur les bénéfices et les prévisions ont même fait chuter l'action bien en dessous du niveau de l'introduction en bourse en 2019. Un nouveau CEO doit désormais accompagner le processus de transformation engagé.

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Traditionnellement, les investisseurs s'intéressent aux actions à dividendes «chauds» en fin d'année. Les conditions sont bonnes: une nette majorité des entreprises suisses cotées annoncent et verseront des dividendes plus élevés au cours des prochains mois. Dans le SMI, il s'agit de Swiss Re, Swiss Life, Zurich Insurance, puis de Nestlé, Roche et Novartis, qui sont les leaders en matière de rendement des dividendes.

Julius Baer, UBS et Partners Group vont probablement aussi augmenter leurs distributions, mais avec des rendements plus faibles. En raison du rachat de Vodafone Italia, Swisscom augmentera également son dividende, pour la première fois depuis 2010.

Mobilezone, Cembra ou Coltene sont de vieilles connaissances du marché suisse en matière de rendements élevés des dividendes. Eux aussi verseront probablement plus d'argent liquide aux actionnaires l'année prochaine. Les analystes prévoient en outre des augmentations de dividendes chez Galderma, Sandoz, Flughafen Zürich ou Orell Füssli. Toutefois, les rendements y sont nettement plus faibles.

Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Cash.

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