Depuis le 1er juillet 2018, les employeurs ont l’obligation d’annoncer leurs postes vacants en exclusivité pendant cinq jours aux ORP dans les secteurs d’activité dont le taux de chômage national dépasse 8%. Dès 2020, ce seuil sera abaissé à 5%. Pour l’instant, ce sont donc 19 professions qui sont concernées par cette mesure, dont le personnel de service ou de réception, les métiers du bâtiment et de l’horlogerie, les spécialistes en relations publiques et marketing ou encore les acteurs et les téléopérateurs. Soit près de 34 000 personnes aujourd’hui.

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Quelques semaines après l’entrée en vigueur de ce règlement, il est déjà possible de tirer des enseignements. La lourdeur du processus est déjà mise en avant par les spécialistes du recrutement qui pointent du doigt les jours perdus durant le processus lors de besoin d’engagement urgent. Dans le secteur de la construction, les espoirs sont grands de placer à l’avenir plus de chômeurs.

Mais le milieu, déjà sous pression, est frileux face à cette bureaucratie supplémentaire. Il n’est donc pas du tout sûr que ces entrepreneurs jouent à fond le jeu; ils passeraient d’ailleurs de plus en plus par les agences de travail temporaire afin de déléguer cette obligation. Le futur inquiète aussi. «Si le seuil de 5% s’applique dès 2020, nous devrons passer par les ORP quasiment pour chaque offre d’emploi, y compris pour les travailleurs saisonniers ou les emplois temporaires. Cette démarche sera obligatoire même pour les secteurs qui font face à une pénurie de travailleurs qualifiés», a ainsi expliqué Matthias Engel, porte-parole de la SSE.

Les hôteliers et restaurateurs grognent aussi en coulisses. Selon des témoignages, beaucoup vont continuer à utiliser leurs réseaux d’engagement personnels: «On va perdre du temps en administration, mais on n’est pas obligé d’engager les candidats de l’ORP, alors…» Et il ne semblerait pas que des contrôles soient prévus par l’Etat. 

 

 

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Edouard Bolleter