Le message est désormais tristement classique. «J’ai fait une demande de RHT (réduction de l’horaire du travail) pour mes collaborateurs. Je peux tenir quelques semaines, mais au-delà de trois mois, je ne sais pas. La trésorerie est le maillon faible dans cette crise pour les petites entreprises.» Ce témoignage d’un patron d’une maison d’édition n’est pas anodin. Il vient du président de la FER (Fédération des entreprises romandes), lui-même entrepreneur en désarroi, Ivan Slatkine. Car le fonds de 10 milliards de francs créé en urgence par Berne est en majeure partie dédié au chômage partiel.

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«Mais cela ne va pas soulager le problème principal des PME: la gestion de la trésorerie. Car au-delà des salaires, il y a les fournisseurs, les taxes, les loyers, etc. Et pas davantage la situation des indépendants ou des patrons qui ne sont pas couverts par l’assurance chômage», considère Ivan Slatkine. Les patrons se tournent alors vers les aides cantonales. L’Etat de Genève a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec UBS, Credit Suisse, Raiffeisen et la Banque cantonale de Genève (BCGE) afin de faciliter et accélérer les démarches pour l’obtention de crédits cautionnés. La Fondation d’aide aux entreprises (FAE) a augmenté le montant de ses cautionnements de 95 millions de francs.

En Valais, la Banque cantonale du Valais (BCVs) fera preuve de souplesse pour les amortissements des emprunts des sociétés et elle mettra aussi des liquidités à disposition. A Fribourg, le gouvernement veut octroyer des prêts sans intérêt par l’intermédiaire de la Banque cantonale de Fribourg (BCF). Il alloue aussi une première enveloppe de 50 millions de francs pour les entreprises. Le Conseil d’Etat vaudois, pour sa part, va activer le Fonds cantonal de lutte contre le chômage. Le canton a débloqué 150 millions, dont 100 millions pour protéger les trésoreries et 50 millions pour augmenter le fonds du chômage. Enfin, la Banque cantonale de Neuchâtel (BCN) a prévu un dispositif de cautions et de crédits. Le Conseil d’État met en œuvre un outil complémentaire sous forme de prêts sans intérêt, pour un volume total de 30 millions de francs.

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Edouard Bolleter