Depuis trois ans, OneDoc vivait une croissance «paisible», soutenue et conseillée notamment par Genilem. Fondée en 2017 par deux diplômés de l’EPFL, Arthur Germain et Alexandre Curreli, la start-up genevoise est devenue le leader en Suisse de la prise de rendez-vous médicaux en ligne, avec plus de 1600 professionnels de santé partenaires. Comme dans toute bonne PME, les business plans ont toujours été respectés ainsi que les échéances pour les projets lancés. La prochaine date clé était d’ailleurs agendée à l’été 2020, avec le lancement d’un module de consultation vidéo, très prometteur.

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Seulement voilà: comme pour de nombreuses autres sociétés actuellement, la crise du coronavirus a tout chamboulé et les affaires sont devenues difficiles à concrétiser. Conscients que leurs services pouvaient devenir une véritable option pour le système de santé suisse, les dirigeants ont dû prendre des décisions immédiates et drastiques. En quelques jours, une énorme accélération des processus a été décidée afin de répondre aux fulgurances de l’actualité. Le CEO Arthur Germain explique comment s’est déroulée – et se déroule encore – cette course contre la montre totalement inattendue: «Nous avons travaillé d’arrache-pied, nuit et jour et durant le week-end aussi, pendant une semaine et demie. Les 15 collaborateurs se sont donnés à fond en télétravail et nous avons réussi à réaliser en quelques jours ce qui était prévu sur de nombreuses semaines.»

Période de consolidation

OneDoc a alors développé en urgence un module de consultation vidéo en collaboration avec des médecins généralistes et spécialistes, ainsi que des groupes médicaux, notamment Magellan et Arsanté. Un comportement opportuniste? Loin de là. En effet, OneDoc propose son module gratuitement à l’ensemble des professionnels partenaires en Suisse jusqu’à la fin de la période d’épidémie de Covid-19, et au moins jusqu’à la fin du mois de mai 2020, en complément au module de prise de rendez-vous déjà existant, nous précise le jeune dirigeant.

Le système de vidéoconférence fonctionne désormais et les consultations ont été très nombreuses dès le premier jour du lancement. «Nous ne pouvions pas regarder passer le train. Comme toutes les PME, nous souffrons car de nombreux professionnels de la santé ne travaillent plus. Je tire mon chapeau à tous nos collaborateurs qui se sont investis sans compter et qui continuent à le faire. Notre moyenne d’âge, très jeune (26 ans, ndlr), aide beaucoup en cela, nous sommes en mode start-up.»

Au niveau des heures de travail effectuées par ses employés, Arthur Germain compte sur les périodes moins dynamiques de l’année pour «équilibrer les comptes». Pour le proche avenir, le CEO a déjà préparé ses plans. «Nous allons d’abord consolider notre activité avant de lancer de nouveaux projets. Trois personnes commencent chez nous le 1er avril, nous avons tenu à les accueillir et à les former malgré la crise.» OneDoc ne compte pas demander d’aides de la Confédération, estimant que «d’autres que nous en ont davantage besoin, ils sont très touchés».


Consultation virtuelle: comment cela fonctionne?

La société OneDoc emploie aujourd’hui 15 salariés entre Genève et Zurich. Elle compte parmi ses clients Medbase (groupe Migros), les HUG, Arsanté, Magellan ou Swiss Medical Networks. Concrètement, les patients peuvent prendre rendez-vous pour une consultation vidéo sur le site www.onedoc.ch. Dix minutes avant, ils reçoivent un lien par SMS et e-mail pour se connecter à la salle de consultation virtuelle, que le médecin rejoindra pour celle-ci. La consultation vidéo est facturée directement par le médecin dans le cadre des prestations légales Tarmed par l’intermédiaire de l’assurance maladie. Elle est reconnue par toutes les caisses maladie suisses et coûte en moyenne 50 francs.

EdouardBolleter
Edouard Bolleter