La crise sanitaire donne des ailes à certaines personnes. C'est le cas de Clémence Oriol, une jeune Vaudoise très engagée, qui n'a pas hésité à mettre toute son énergie, avec ses parents, dans son projet lancé sur la forme d'une start-up, «Suspend'Us». Basé sur le principe des «cafés suspendus» (à savoir que dans ces établissements, on laisse un «suspendu», boisson ou plat, dont quelqu'un d'autre, plus démuni, profitera, un concept venu d'Italie, ndlr), ce projet propose une solution digitale mettant en relation des donateurs, des commerçants et des personnes se trouvant en situation précaire dans le canton de Vaud.

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Clémence Oriol détaille le concept: «Cette plateforme permet d'étendre ce geste à tout type de biens et de services (nourriture, coiffeur, lunettes...) et de créer une chaîne solidaire. Ce qui est important dans le système, c’est que le donateur, le bénéficiaire et le commerce sont tous locaux et profitent chacun l’un de l’autre.»

23 commerces partenaires

La plateforme a déjà permis de récolter des dons à la hauteur de 7 000 francs qui ont été redistribués auprès des 23 commerces partenaires (essentiellement des cafés et des restaurants), à la disposition des personnes dans le besoin. Le mouvement est en pleine croissance et l'offre va s'étoffer avec des cours de musique, des soins dentaires ou des consultations psychologiques. Des communes vaudoises comme Mies ou Crans sur Céligny soutiennent le projet qui va se développer également à Genève, nous a assuré Clémence Oriol.

Sachant que 660 000 Suisses sont touchés par la pauvreté, l'initiative est plus que bienvenue. Alain Praz, directeur de Caritas Vaud, a salué le mouvement dont son institution est partenaire. «Durant cette période, ce sont plus de 50 000 personnes qui sont concernées par la précarité dans le canton de Vaud et que nous encourageons à utiliser la plateforme Suspend’Us.» A noter que route personne en situation de précarité temporaire ou de longue durée peut bénéficier des prestations de Suspend'us, en montrant sa carte-culture Caritas.

Ce geste solidaire qui valorise les personnes en situation difficile a aussi été salué par le jury de Genilem qui lui a attribué un prix «coup de cœur». Cet accompagnement de six mois va lui permettre notamment de clarifier son modèle économique, précisent les coachs de Genilem.

EdouardBolleter
Edouard Bolleter