Les cyberattaques se multiplient ces derniers mois en Suisse et les PME sont également affectées par cet inquiétant phénomène. Fin février, «PME Magazine» publiait un article sur l'augmentation des «phishing» en Suisse romande ainsi que sur les mises en garde émanant du groupe Infomaniak, lui-même victime collatérale des pirates informatiques. Face à ce problème grandissant, l'opérateur suisse des centres de calcul Mount10 et son CEO, Thomas Liechti, ont décidé de mettre à disposition un guide des meilleures pratiques en matière de sécurité numérique, le Swiss Cyber Defence DNA.

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A noter que Mount10 sera présente à l'événement en ligne Swiss Cyber Security Days, les 10 et 11 mars.

Pourquoi mettez-vous à disposition, gratuitement, des conseils aux PME afin de se protéger contre la cybercriminalité?

Les PME suisses vivent déjà en ce moment beaucoup de soucis avec les incertitude due à la crise sanitaire. Certains entrepreneurs doivent en plus affronter ces attaques informatiques, qui les angoissent et ralentissent leurs affaires. Nous voulons les aider car personne, et surtout pas les PME, n'est protégée contre les méfaits des cybercriminels. Étant donné que les dangers de ces «ransomwares» (logiciels d’extorsion, ndlr) peuvent être massivement contenus en utilisant les bons moyens, relativement simples, nous avons décidé de mettre en place l'initiative Swiss Cyber Defence DNA. 

En quoi consiste votre guide?

Il s'agit d'un guide simple, avec six mesures, que les dirigeants de PME peuvent appliquer seuls ou avec l'aide de partenaires pour la mise en œuvre. Le catalogue de mesures prend également en compte les domaines de responsabilité organisationnelle et technologique des PME.

Vous proposez donc également une liste de partenaires potentiels?

Oui effectivement, en se rendant sur le site www.protectiondespme.ch, on trouve des partenaires locaux, actifs dans leur région de prédilection. Ceux-ci nous ont déjà fait part de retours très positifs sur de nombreuses demandes reçues de la part d'entreprises.

Pourquoi la perte de données est-elle plus grave aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a vingt ans?

En 2000 déjà, il existait de nombreuses façons de perdre ses propres données.  Mais comme nous travaillions tous encore plus ou moins «manuellement», avec du papier et des processus simples, les dégâts étaient moindres dans la plupart des cas.  Dans le monde numérique d'aujourd'hui, si la probabilité de perte de données reste à peu près la même, l'étendue des dommages est infiniment plus grande, plus grave et peut même s'avérer fatale pour votre entreprise.

Que pensez-vous des rançons parfois payées par les sociétés?

Chaque entreprise qui paie pour pouvoir avoir accès à nouveau à ses propres données finance la formation et les meilleurs outils des hackers. Au sens figuré, payer une rançon, c'est comme essayer d'éteindre un incendie avec de l'essence. 

EdouardBolleter
Edouard Bolleter