Le saviez-vous: le koala est un animal qui surveille, communique et dort beaucoup. Et c’est exactement ce que fait la station météo miniature de Koalasense, appelée «koala». Et tout comme le marsupial australien, l’appareil se trouve à des endroits improbables. L’électronique autour du capteur, qui se focalise sur des technologies basse consommation, est associée à des communications radio longue distance (LoRa), permettant d’utiliser ce boîtier connecté sur les vignes les plus escarpées, le long de pistes de ski mythiques ou dans des carrefours de circulation dense.

également interessant
 
 
 
 
 
 

Plus d’une centaine d’exploitations viticoles ou arboricoles

Les premiers projets se sont déroulés dans les vignobles valaisans et fribourgeois. «En 2017, j’ai réalisé qu’en Valais, lors de nuits froides, beaucoup de viticulteurs se baladaient dans leurs vignes avec un thermomètre. Ils déterminaient ainsi s’ils devaient asperger les plants ou allumer les chaufferettes. J’ai voulu faciliter leur lutte contre le gel», explique Jacques Grandjean, l’un des cofondateurs de Koalasense. Le capteur de la start-up de La Joux (FR) née en 2018 permet de connaître la température à un endroit précis, ainsi que différents paramètres d’humidité, tout cela depuis un smartphone. Il envoie également des alarmes si un seuil critique est atteint. A noter qu’un réseau commun de stations météo existait déjà, mais les mesures ne sont pas suffisamment locales et fiables.

Plus d’une centaine d’exploitations viticoles ou arboricoles en Suisse font appel désormais aux services de Koalasense. Son système de surveillance de l’environnement a toutefois séduit d’autres secteurs. En 2019, la Coupe du monde de ski de Crans-Montana s’équipe d’une dizaine de «koalas». «Auparavant, les préparateurs de la piste tâtonnaient. Désormais, ils peuvent voir sur leur smartphone les profils de température et les hauteurs de neige tout au long de la piste. Ils savent ainsi s’ils doivent gicler de la neige ou passer la dameuse», relève l’ingénieur en électronique.

La demande double chaque année

La jeune pousse est sollicitée également pour des terrains de football, des infrastructures ou des cultures qui demandent une irrigation très précise et contrôlée – par exemple les asperges ou les truffes – ainsi que pour des zones arborisées en ville. Les quatre ingénieurs de La Glâne observent également un engouement pour le suivi climatique en ville. «La qualité de l’air, le taux de particules fines, les îlots de chaleur ou encore l’efficience énergétique de certains bâtiments qui resteraient inutilement chauffés sont des projets en cours, relève le Fribourgeois qui travaille à temps partiel chez MétéoSuisse à Payerne.

La demande en «koalas» double chaque année. Les startupers, qui ont chacun un emploi de salarié, ne veulent toutefois pas brûler les étapes. C’est l’une des raisons qui les a fait quitter l’incubateur Fri Up assez rapidement. «Nous voulons nous développer de manière organique et n’avons pas envie de nous lancer dans une course en avant, à chercher des investisseurs, note Jacques Grandjean. Ce n’est pas un stress qui nous tentait. Nous allons grandir, mais à notre rythme.» Une approche qui colle bien à leur animal totem.

 

TB
Tiphaine Bühler