Après les révélations, en 2020, sur la firme Crypto, qui avait truqué ses machines de chiffrement pour le compte des services de renseignement allemand et américain, une autre PME zougoise se retrouve empêtrée dans une affaire de surveillance. Le 6 décembre dernier, l’enquête du Bureau of Investigative Journalism (BIJ) révélait en effet que l’entreprise suisse Mitto avait collaboré dans le secret avec d’autres sociétés qui agissaient pour le compte de gouvernements.

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Mitto, qui emploie 250 collaborateurs entre la Suisse, l’Allemagne et la Serbie, développe principalement des services de notifications par SMS. Vous recevez des offres promotionnelles par SMS; vous voulez réinitialiser votre mot de passe sur une plateforme; vous devez vous identifier sur Twitter ou Google. Le code que vous recevez par SMS pour confirmer votre identité est géré par Mitto. Pratique et très répandue, cette technologie aurait donc fait l’objet d’une intense surveillance entre 2017 et 2018.

Selon le BIJ, Ilja Gorelik, le cofondateur et responsable des opérations de Mitto, aurait donné l’accès de Mitto à des sociétés de surveillance. Celles-ci auraient alors été en mesure de localiser des individus via leur téléphone portable. Contactée par le BIJ et l’agence Bloomberg, l’entreprise zougoise nie la mise à disposition de son réseau à des fins de surveillance. Mais compte tenu de la gravité des accusations, le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence, Adrian Lobsiger, a ouvert une enquête préliminaire. Mitto va donc devoir s’expliquer.