Après deux ans de pandémie, de fermetures forcées et de restrictions diverses, la concurrence entre les chaînes de fitness repart de plus belle. A la recherche de nouveaux clients, beaucoup n’hésitent plus à franchir la Sarine. C’est notamment le cas d’update Fitness. Basée à Münchwilen dans le canton de Thurgovie, l’entreprise, qui compte une soixantaine de salles, ouvrira le 24 mars à Lausanne (sur une surface de 890 m2) son premier centre romand au Boulevard de Grancy 37. «Nous avons mis en place une équipe spéciale dédiée à la Suisse romande, où nous nous réjouissons de nous implanter progressivement», souligne le directeur Michael Ammann.

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De son côté, la chaîne romande NonStop Gym, qui dénombre 23 salles, a inauguré début mars à Saint-Gall une cinquième enseigne en Suisse alémanique et en ouvrira une autre, dès cet été, au Flon à Lausanne. Un joli parcours pour cette société fondée en 2013 par deux anciennes cadres suédoises de Procter & Gamble qui avaient identifié un certain retard du marché du fitness helvétique, notamment dans le secteur du low cost ouvert 24h sur 24. «Culturellement, les Suisses aiment faire du sport à l’extérieur, ce qui se comprend vu les paysages, indique la cofondatrice Petra Posselius. De plus, la variété de l’offre n’est pas à jour avec la demande des consommateurs.» Ces éléments expliquent, selon elle, le potentiel de croissance et l'effervescence que l’on observe sur ce marché depuis quelques années.

Pour sa part, Activ Fitness (116 salles) prévoit deux nouvelles ouvertures en 2022. Quant à Let’s Go Fitness (70 salles), l’objectif est également de continuer de s’agrandir ces prochaines années. Bien sûr, l’essor du secteur a été ralenti durant la pandémie, notamment lors de la deuxième vague où les centres de fitness ont été obligés de fermer, contrairement à d’autres commerces comme les salons de coiffure ou les magasins d’habits. Chez NonStop Gym, entre mars 2020 et avril 2021, avec sept mois et demi de fermetures, les pertes nettes en termes de recettes ont dépassé les 40%. 

Retour dans les salles

Let’s Go Fitness a enregistré pour sa part une perte d’environ 20% sur ses «running clubs» installés depuis longtemps et qui sont normalement très stables. «Nous observons cependant un retour positif depuis la levée des mesures avec plus de 220 000 entraînements enregistrés en février, ce qui représente plus de 90 millions de calories brûlées en moyenne, se réjouit le porte-parole Thibault Fornier-Irwin. L’énergie de nos membres est plus que jamais au rendez-vous.»

L’ambiance est donc à l’optimisme, les gérants de salles étant convaincus que la forme physique jouera à nouveau un rôle important en 2022. «La sensibilisation à la santé de la population n’a cessé d’augmenter durant la pandémie, relève René Kalt, CEO de Movemi, qui possède Activ Fitness. De plus, après deux ans de covid, de contrôles permanents, d’évolution des concepts de protection et d’opportunités sportives limitées, les gens veulent à nouveau pratiquer une activité physique.»

Selon Fabien Ohl, sociologue du sport à l’UNIL, même les personnes qui ont dû changer leurs habitudes en pratiquant des activités en extérieur telles que la marche ou le ski de fond reviendront dans les salles. «Les gens se sont adaptés aux circonstances, mais les goûts restent. Le fitness est une activité très flexible et diversifiée, où l’aspect social joue un rôle important. Ces caractéristiques permettront de fidéliser les clients existants, mais également d’en attirer de nouveaux.»

 

William Türler
William Türler