C’est la situation que vivent de nombreuses PME romandes, telle Bosson Combustibles, entreprise genevoise presque centenaire. «Les variations du prix du pétrole sont dix fois plus importantes que d’ordinaire depuis le début du conflit en Ukraine, note son CEO, Grégoire Bosson. En quelques heures, le pétrole augmente de 7 francs les 100 litres.» L’entreprise tente de temporiser avec les fournisseurs. «C’est exactement le même problème pour l’approvisionnement en gaz. C’est une crise énergétique dans des proportions jamais vues», ajoute celui qui est aussi vice-président de Swissoil.

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Autre problématique: privés et entreprises commandent un tiers de moins de combustibles. «On est davantage sur les routes pour livrer moins. Cela impacte également nos clients tels que les régies immobilières qui n’ont pas prévu des acomptes de chauffage couvrant un tel prix.» Les locataires doivent donc s’attendre à une hausse de leur facture de chauffage.

Pour beaucoup, les effets de la guerre en Ukraine s’ajoutent à la crise des matériaux déjà amorcée pendant la pandémie. Ainsi, la société Les Métalliers à Cressier (NE) a enregistré en huit mois quatre hausses de prix sur le métal et les composants, à chaque fois de l’ordre de 10%. Idem pour l’entreprise générale neuchâteloise Gaille Construction. «Les tuiles, par exemple, ont pris 18%, car les fours de production fonctionnent au gaz russe, explique Samuel Reift, co-CEO de la PME d’ossatures en bois. Les composants en bois ont aussi augmenté; parfois, on n’en trouve plus en Suisse. Il faut donc aller en chercher ailleurs avec des transports coûteux. Le problème est que les offres ont été envoyées il y a plus d’un an parfois. Difficile d’adapter ensuite le prix sans perdre le marché.»