Ce n’est pas l’adversité qui fait peur à Teddy Pellerin, cofondateur et CEO de la société française de voiture de transport avec chauffeur Heetch. Créée en 2013 à Paris où se trouve son siège, l'entreprise, qui a levé 54 millions de francs et compte 300 employés, est aujourd’hui présente dans dix pays: France, Belgique, Maroc, Algérie, Angola, Sénégal, Tunisie, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo et, depuis ce mois de septembre la Suisse, à Genève.

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Elle concurrence directement à la fois Uber et le délicat secteur des taxis dans chaque pays où elle se trouve, avec quelques particularités: la société vise spécifiquement les régions francophones, prélève une commission plus basse que le géant californien et permet à ses conducteurs de voter ensemble pour fixer leurs propres tarifs.

«L’une des grandes questions dans notre secteur est de savoir comment travailler avec des chauffeurs professionnels, en respectant leur statut d’indépendant, résume Teddy Pellerin. Dans chaque pays les interprétations diffèrent. Pour la Suisse, l’un des critères est que les chauffeurs puissent fixer eux-mêmes leurs tarifs, nous leur permettons donc de décider collectivement de la tarification de notre plateforme. Par ailleurs, nos commissions s'élèvent à 15%, contre par exemple 25% prélevés par Uber en France, ce qui nous a permis d’y proposer des tarifs 10% meilleur marché.»

En phase de test depuis sept jours, le service est désormais accessible à tous à Genève. Si l'expérience se révèle concluante, la start-up, dont le nom vient du terme anglais «hitchhiking» (pour auto-stop) pourrait s’intéresser à d’autres villes romandes. «Nous estimons qu’à Genève il existe environ 1000 chauffeurs actifs sur ce type de plateforme, indique le cofondateur. Nous espérons prendre une part de marché de l’ordre de 20 à 30% dans les 18 prochains mois, ce qui équivaut à plusieurs dizaines de milliers de trajets mensuels.»

William Türler
William Türler