L’avenir s’annonce sombre sur le marché suisse du logement. Selon la banque Raiffeisen, la raréfaction des objets, l’inflation et les taux d’intérêt haussiers devraient bientôt conduire à une forte augmentation des loyers. En outre, malgré les premiers signes de détente constatés sur le marché de la propriété, la flambée des prix se poursuit. 

Depuis le début de l’année, le taux de logements vacants est passé de 1,54 à 1,31% au niveau national. Cette baisse concerne principalement les logements locatifs, le taux de vacance étant déjà très bas sur le marché de la propriété. «De nombreux marchés locatifs régionaux connaissent déjà une pénurie de logements; sur certains marchés, il s’agit même d’une réelle crise», indique Martin Neff, chef économiste de Raiffeisen Suisse. Par exemple, les cantons de Genève, de Zurich et de Zoug affichent des taux de logements locatifs vacants nettement inférieurs à 1%. 

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«Les taux en hausse et le renchérissement des coûts de la construction mettent à mal les incitations à bâtir des logements, ajoute Martin Neff. En même temps, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la guerre en Ukraine renforcent l’immigration, déjà importante. Nous nous dirigeons tout droit vers une crise du logement.» Selon la banque, il faut s’attendre à une première augmentation de 1,25 à 1,5% du taux d’intérêt hypothécaire de référence au cours du premier trimestre 2023. Les loyers indexés sur le taux actuel pourront alors être augmentés de près de 3% par les bailleurs. A cela s’ajoutent la compensation de l’inflation prévue par la loi et les hausses des frais généraux. Certains locataires pourraient ainsi subir des augmentations de loyer atteignant jusqu’à 10% d’ici à 2024.