Deux semaines après le rachat de Credit Suisse par UBS, beaucoup de questions restent ouvertes pour les entreprises. Selon certaines estimations, 40% des PME avaient un compte chez la banque fondée en 1856. Quelques pistes se dessinent toutefois, notamment du côté des banques cantonales et des néobanques.

«Nous avons observé un transfert de clients du Credit Suisse vers la Banque cantonale du Valais (BCVs), ceci tant pour la clientèle privée que pour les entreprises. Cette tendance s’est accélérée ces dernières semaines», relève Philippe Glassey, responsable de la communication de la BCVs. Même constat pour la banque en ligne Zak, qui se dit «satisfaite de l’augmentation de la clientèle, sans pour autant pouvoir la chiffer».

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De là à dire que les banques régionales ou en ligne sont les gagnantes de cette débâcle, il y a un pas que personne ne franchit. «On ne peut se réjouir, car, globalement, la disparition d’un acteur majeur est une mauvaise nouvelle. Cela pourrait générer des pressions sur divers services», disent plusieurs banquiers qui préfèrent rester anonymes. De son côté, l’Association suisse des banquiers déclare laconiquement que «la place financière suisse est composée de plusieurs centaines d’établissements performants, sûrs et bénéficiant d’une grande confiance».

Les entreprises ex-clientes Credit Suisse doivent s’attendre à devoir négocier avec UBS (taux d’intérêt à la baisse pour les dépôts, augmentation des taux hypothécaires à taux variable). Pour les taux fixes, inutile de rompre précipitamment son contrat, au risque de payer une pénalité. Enfin, opter peut-être à l’avenir pour un choix multi-banque. Ou comment la crise rappelle de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Fin 2022, Credit Suisse dénombrait 50 480 emplois, dont 16700 environ en Suisse. Les deux géants comptent ensemble environ 120 000 col-laborateurs dans le monde, dont quelque 37 000 en Suisse. On parle de 10 000 emplois qui pourraient être supprimés dans le pays.

TB
Tiphaine Bühler