Climeworks est en pleine crise. Il y a près d'une semaine, on apprenait qu'un licenciement collectif allait avoir lieu au sein de l'entreprise zurichoise autrefois très appréciée, spécialisée dans la lutte contre le changement climatique. Les détails sont désormais connus: 106 employés perdent leur emploi dans le monde entier, dont 76 en Suisse, comme l'a annoncé Climeworks sur son site web. La SRF a été la première à rapporter cette information.

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La spin-off de l'EPFZ, qui comptait 498 employés, doit désormais se séparer d'un salarié sur cinq! Selon le communiqué, des négociations sont en cours en Suisse pour mettre en place un plan social. Et d'ajouter: «Climeworks est actuellement bien positionnée sur le plan technologique et commercial.» L'entreprise entend faire passer sa technologie de base au niveau supérieur et diversifier davantage son offre commerciale.

Climeworks s'est fait un nom avec ses immenses installations qui, à l'instar d'un aspirateur, capturent le CO₂ présent dans l'air avant de le stocker dans le sol. L'entreprise travaille sur cette technologie depuis 2009. En Islande, ce pionnier technologique exploite deux installations baptisées «Orca» et «Mammoth».

Au cours des dernières années, la start-up a remporté de nombreux succès. Elle a déjà levé plus de 800 millions de dollars auprès d'investisseurs. Et des entreprises de renom misent sur une coopération avec Climeworks. Amag et Swiss, par exemple, sont de la partie. Lego mise également sur la technologie made in Switzerland. Climeworks vend à ses partenaires des certificats de CO₂, qui permettent aux entreprises d'améliorer leur bilan climatique.

Mais l'entreprise semble avoir des difficultés à atteindre ses objectifs ambitieux. Les chiffres montrent en effet que Climeworks est capable d'extraire beaucoup moins de CO₂ de l'air en Islande que prévu. Le principal problème de Climeworks se situe toutefois aux États-Unis, où une expansion est prévue. La construction d'un autre extracteur de CO₂ devait en effet démarrer en 2026.

Seulement, le projet climatique est gelé. En effet, le vent politique a tourné aux États-Unis. Sous la présidence de Donald Trump, les projets écologiques ont la vie dure. L'avenir de Climeworks dans ce pays est donc incertain.

Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Blick.ch.