«Le nom de notre start-up vient du mot latin ionctur, qui signifie «combiner», souligne Catherine Pickering, CEO d’iOnctura. Lorsque nous avons fondé la société, nous voulions un nom qui reflète notre vision: combiner plusieurs mécanismes de résistance tumorale et les cibler ensemble.» En d’autres termes, l’objectif de la start-up genevoise, établie au Campus Biotech Innovation Park, est de vaincre le cancer en bloquant simultanément plusieurs voies de survie des cellules cancéreuses.

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Fondée en 2017, iOnctura a été soutenue, dès ses débuts, par M Ventures, la branche d’investissement de Merck. En 2020, la start-up a levé 20,1 millions d’euros, puis a clôturé, en 2024, un financement de série B de 86 millions d’euros. Cet investissement a été utilisé pour financer plusieurs études randomisées de phase II pour son principal actif, le roginolisib, ainsi que la phase I pour son deuxième actif, le cambritaxestat.

«Nous sommes une société biopharmaceutique qui se consacre au développement de thérapies de haute précision visant à prolonger la durée de vie en bonne santé des patients», résume Catherine Pickering. Par «durée de vie en bonne santé», elle entend la vie quotidienne, soit la façon dont les patients se sentent lorsqu’ils prennent un médicament pour traiter leur cancer.

La société a réalisé diverses avancées scientifiques sur son portefeuille de petites molécules hautement spécifiques, conçues pour cibler des mécanismes bien établis. «Nos cibles ont toutes des propriétés intrinsèques et extrinsèques aux tumeurs, ce qui signifie que nous pouvons remettre en question le statu quo en oncologie en surmontant les mécanismes de résistance des tumeurs», précise-t-elle.

Voies d’échappement

A sa création, la start-up évoluait dans un contexte où les immunothérapies par inhibiteurs de points de contrôle, des traitements qui stimulent le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses en bloquant certaines protéines protectrices, laissaient une large part des patients sans réponse ou confrontés à une résistance rapide. Les tumeurs utilisaient de multiples voies pour échapper à l’attaque immunitaire. Concrètement, iOnctura souhaite développer des inhibiteurs à petites molécules hautement sélectifs ciblant ces mécanismes de résistance immunitaire et tumorale.

Au cours des prochaines années, la société, qui emploie aujourd’hui une trentaine de collaborateurs, prévoit de lancer l’étude principale sur le roginolisib pour le mélanome uvéal métastatique, une forme de cancer de l’œil qui peut se propager à d’autres organes. Elle envisage également de préparer des essais cliniques plus larges pour ce médicament dans une ou deux autres formes de tumeurs solides.

«Nous prévoyons de consacrer beaucoup de temps à collaborer avec des partenaires pharmaceutiques afin de partager nos données et de discuter du potentiel de cette approche, ajoute Catherine Pickering. L’un des avantages de notre stratégie est que nous avons l’expérience nécessaire pour lancer nos médicaments dans des maladies rares. Nous restons cependant très ouverts à des partenariats pour développer ces traitements dans des cancers plus courants.»